La SARL « Les Halles Neyrpic » qui construit le grand centre commercial à Saint Martin d’Hères, avait fait, en février 2020, une demande d’autorisation d’aménagement cinématographique, pour la création d’un complexe de cinémas avec l’exploitant UGC, opération indispensable pour rentabiliser ce centre commercial. La Commission départementale d’aménagement cinématographique (CDACi) à l’époque avait donné un avis défavorable et cet avis défavorable avait été validé en appel par la commission nationale. Fin 2022 le promoteur a redéposé un dossier avec une diminution du nombre de salles et de places. Le nouvel exploitant Mégarama propose un cinéma de 9 salles et de 1537 places.
Le 21 décembre 2022, la CDACi a donné un avis favorable avec 4 voix pour (dont la commune de Saint Martin d’Hères, la Métro le SCOT et le département) et 3 contre (la commune de Grenoble, et deux spécialistes, la personne qualifiée en matière de distribution et exploitation cinématographique et la personne qualifiée en matière d’aménagement du territoire.
Pourtant quand on lit l’avis de la CDACi, on a du mal à comprendre la position du SCOT et de la Métro, puisque le nouveau projet ne répond pas à l’étude financée en 2019 par la Métro qui indiquait un maximum pour les salles et le nombre de sièges afin d’éviter une concurrence malsaine avec les salles existantes.
« CONSIDÉRANT qu’une étude de marché Hexacom réalisée localement en 2019 à la demande de Grenoble
Alpes Métropole, a défini le concept d’un développement cinématographique sur le territoire métropolitain par l’implantation de deux projets, l’un sur la polarité Nord-Est de l’agglomération (commune de Saint Martin d’Hères) et l’autre sur la polarité Nord-Ouest (commune de Fontaine) ;
CONSIDÉRANT néanmoins que les dimensions retenues pour le projet (9 salles – 1537 places) sont supérieures à celles préconisées dans l’étude Hexacom (7 à 8 salles – 1200 à 1400 places) ;
CONSDÉRANT que le projet présente une programmation généraliste comportant une part significative en films recommandés Art et Essai, particulièrement à destination du public étudiant à proximité du site ;
CONSIDÉRANT qu’une telle offre de programmation mixte supplémentaire pourrait contribuer à fragiliser l’offre cinématographique existante sur le territoire de la Zone d’influence Cinématographique (ZIC), dans un contexte actuel post crise sanitaire où la fréquentation des cinémas a baissé de 30 %, où les charges pour les exploitants de salles ont augmenté, où les facilités d’accès à une offre cinématographique numérique se sont développées et ce malgré la modernisation de certains établissements ;
CONSIDÉRANT que le porteur de projet et son exploitant Mégarama s’engagent à laisser la priorité d’accès au réseau des cinémas d’Art et Essai de l’agglomération pour les films Art et Essai dont le plan de sortie est inférieur à 300 points de diffusion en sortie nationale et ce pour une durée de trois ans reconductibles, afin de ne pas les fragiliser, mais que ce seuil de 300 copies ne tient pas compte de la réalité des films Art et essai porteurs qui sont largement diffusés au-delà des 300 copies ;
CONSIDÉRANT ainsi que ce projet pourrait affaiblir plus particulièrement le réseau des cinémas d’Art et Essai qui font la richesse de l’offre cinématographique de l’agglomération, notamment en réduisant leur accès aux œuvres cinématographiques et ce malgré l’engagement pris par le pétitionnaire… »
Y aura-t-il un recours en appel auprès de la Commission nationale ?