Cancers autour du bassin industriel du Sud Grenoblois

Publié le 13 janvier 2023

C’est le titre d’une étude publiée le 28 décembre 2022 sur l’incidence des cancers et leur mortalité dans les communes riveraines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie, durant les années 2003-2013.

L’étude compare les niveaux d’incidence des cancers et de la mortalité par cancer dans ces communes avec ceux qu’on observe dans le département de l’Isère. La seule différence notable est l’excès important de mésothéliomes de la plèvre, pour les hommes comme pour les femmes, dans les quatre communes les plus proches du site. Ceci est la conséquence de l’utilisation de l’amiante jusqu’à son interdiction sur le site en 1996.

Deux zones d’étude ont été définies :

  • une zone resserrée d’un peu moins de 20 000 habitants, constituée des 4 communes les plus proches du site industriel qui sont a priori les plus impactées par ses activités. Ces quatre communes sont : Champagnier ; Champ-sur-Drac ; Jarrie ; Le Pont-de-Claix.
  • une zone « élargie » de 105 000 habitants en 2017 (population moyenne estimée à 102 000 habitants sur la période 2003-2013) constituée des 4 communes de la zone resserrée auxquelles s’ajoutent les 14 communes suivantes : Bresson, Brié et Angonnes, Claix, Echirolles, Eybens, Montchaboud, Notre-Dame-de-Mésage, Saint-Georges-de-Commiers, Saint-Pierre-de-Mésage, Séchilienne, Varces-Allières-et-Risset, Vaulnaveys-le-Bas, Vif, Vizille.

« Toutes localisations confondues, la situation du cancer dans les communes riveraines des plateformes industrielles de Pont-de-Claix et de Jarrie est très proche de celle du département de l’Isère. Chez les hommes, les niveaux d’incidence et de mortalité sont tout à fait comparables à ceux de l’Isère dans la zone resserrée comme dans la zone élargie. Chez les femmes, l’incidence est légèrement supérieure à la moyenne départementale (non significatif) et la mortalité légèrement inférieure (non significatif). Les analyses par localisation montrent en revanche un excès important de mésothéliomes de la plèvre chez les hommes mais aussi chez les femmes, notamment dans les quatre communes les plus proches du site. Tous les hommes et la moitié des femmes domiciliés sur le secteur et atteints d’un mésothéliome pleural qui ont pu être interrogés sur leur parcours de vie dans le cadre du Programme national de surveillance du mésothéliome (PNSM) déclarent une exposition professionnelle, le plus souvent dans une entreprise du site. Pour certaines femmes l’exposition est para-professionnelle (fibres d’amiante ramenées au domicile par le conjoint). Ces résultats sont cohérents avec le fait que l’amiante est le principal facteur de risque reconnu pour le mésothéliome et que l’exposition se fait le plus souvent dans un cadre professionnel ou para-professionnel. »

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