Pas de compensation de l’inflation pour les hôpitaux

Publié le 20 octobre 2023

Dans une lettre adressée, le 16 octobre 2023, à la Première Ministre, les cinq fédérations hospitalières demandent un Projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024 (PLFSS) à la hauteur, prenant en compte la réalité des coûts liés à l’inflation que subissent les établissements de santé. Il s’agit de la fédération hospitalière de France (FHF qui regroupe les hôpitaux publics), de la fédération de l’hospitalisation privée (FHP), de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne privés solidaires (FEHAP), d’Unicancer et de la Fédération nationale des établissements d’hospitalisation à domicile (Fnehad). Elles chiffrent ce manque financier à 1,5 milliards d’euros.

Voici quelques passages de cette lettre :

« Ce PLFSS, en n’intégrant aucun financement supplémentaire pour compenser l’inflation, acte de fait un plan d’économies majeures. Nos travaux conduisent en effet à estimer qu’il manque plus de 1.5 milliard d’euros dans l’ONDAM hospitalier pour compenser la hausse des coûts.

Depuis des mois, pourtant, nous alertons les pouvoirs publics sur le fait qu’un nouveau plan d’économies sur la santé serait intenable. Partout en France, nos établissements sont en proie à de grandes difficultés face à cette hausse des coûts qui menace l’offre de soins de notre pays.

A titre d’illustration, les CHU et les CH les plus grands, qui sont parvenus à maitriser les coûts de l’électricité́ en 2022 grâce à des achats groupés anticipés, doivent faire face en 2023 à un effet de rattrapage de la part des fournisseurs et à une augmentation de 300% et 400% de leurs dépenses d’électricité́. Le constat est exactement le même pour les établissements de santé privés, dont les dépenses d’électricité́ explosent tandis que la hausse des dépenses de blanchisserie et de restauration est de l’ordre de 15%.

Une nouvelle dégradation de la situation financière des établissements entrainerait des répercussions immédiates sur leurs capacités d’investissement, jusque dans leur trésorerie, impactant leurs capacités de paiement. Les effets concrets pour les professionnels de santé́ comme pour les patients s’inscriront dans la durée.

Madame la Première ministre, vous devez entendre l’appel unanime et pressant de nos cinq Fédérations hospitalières, qui représentent plus de 3000 établissements et soignent 13 millions de personnes chaque année, soit 27 millions de séjours.

Ensemble, nous vous demandons que des moyens à la hauteur de l’enjeu soient alloués, et que les équilibres soient revus d’urgence dans ce PLFSS 2024, pour répondre aux besoins de soins des Françaises et des Français… »

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