
Fabrice Pannekoucke a été désigné par Wauquiez pour être président de la Région Auvergne Rhône-Alpes. Il avait été mis en cause pour un emploi fantôme par la Chambre Régionale des Comptes en 2019 alors qu’elle contrôlait les finances du conseil départemental de Savoie.
C’est Médiapart qui rappelle le 6 septembre, au lendemain de l’élection à la présidence de la Région que le passé du nouveau président n’a pas été très « clean » lors de son passage au Département de Savoie.
« Fabrice Pannekoucke a été rémunéré de 2011 à 2016 par cette collectivité, dirigée d’une main de maître par son mentor en politique Hervé Gaymard – contraint à la démission du gouvernement en 2005 pour avoir occupé un appartement hors de prix (14 400 euros par mois, aux frais de l’État).
Nommé responsable du cabinet d’Hervé Gaymard en 2011, après avoir été préalablement son collaborateur à l’Assemblée nationale, Fabrice Pannekoucke a ensuite été grassement payé en tant que chargé de mission pendant deux ans, de 2013 à 2015, une période durant laquelle il cumulait aussi les mandats de maire et de président de communauté de communes. Le chargé de mission a touché 65 574 euros net en 2014, ce qui l’a classé au 7e rang des agents les mieux rémunérés, juste derrière les directeurs.
Pour autant, sur cette même période, « ni la collectivité ni l’intéressé n’ont été en mesure d’attester l’effectivité des travaux réalisés », a conclu la chambre régionale des comptes dans son rapport final (à lire en intégralité en annexe). Pas moins de quatre pages, de la page 85 à 88, sont consacrées au « cas particulier » de Fabrice Pannekoucke, dont le nom n’est pas cité mais anonymisé en « M. P. ».
D’après les conclusions des magistrats financiers, le proche d’Hervé Gaymard a en réalité été embauché sur un poste de chargé de mission (dont les crédits sont censés être dévolus à des besoins administratifs) pour continuer « à exercer des fonctions politiques » auprès des élus de son camp. Bien que longtemps en vogue dans de nombreuses collectivités, cette pratique visant à gonfler les staffs politiques grâce à de l’argent public n’en demeure pas moins proscrite…
Dans son rapport, la chambre régionale des comptes dénonce aussi le fait que le nouveau président de la région Aura, lorsqu’il était chargé de mission du département, a pu conserver le véhicule de fonction qu’il avait obtenu en tant que responsable du cabinet, alors que ses nouvelles fonctions ne l’y autorisaient pas. Concernant ce point, la chambre évoque clairement une décision « contraire à la loi ». Contacté pour savoir si des poursuites avaient été engagées sur la base de ce rapport, le procureur de la République de Chambéry ne nous a pas répondu. »
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