Stratégie numérique de la ville de Grenoble

Publié le 4 octobre 2024

Le manifeste « Pour des territoires numériques responsables » lancé en mars 2021 par France Urbaine, Intercommunalités de France et « les Interconnectés » fixe trois ambitions pour couvrir les dimensions du numérique responsable :

  • un enjeu d’égalité (organiser l’accès de tous aux services publics, favoriser la montée en compétence des citoyens et des professionnels, intégrer la participation des citoyens et la culture de l’innovation) ;
  • un engagement environnemental (changer les pratiques internes : penser responsable, généraliser la commande publique responsable, stimuler les filières économiques du réemploi) ;
  • le projet d’un territoire intelligent et durable (mobiliser les infrastructures et technologies au service du territoire durable, adopter une stratégie territorialisée pour un numérique responsable, porter l’éthique du territoire intelligent et responsable).

En cohérence avec les objectifs fixés par ce manifeste et dans la poursuite des politiques numériques menées depuis 2014, la ville de Grenoble fixe des objectifs politiques structurants pour le développement de sa stratégie numérique responsable, conformément à la loi n° 2021-1485 du 15 novembre 2021 visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (loi REEN).

Contrairement à la politique de nombreux services publics de l’Etat, la Ville de Grenoble s’engage à maintenir un accueil physique destiné aux habitants qui en ont besoin, tout en simplifiant l’accès à ses services via des outils numériques. 

Le conseil municipal a adopté une délibération, présentée par Pierre Mériaux adjoint au maire, définissant une stratégie de numérique responsable, sobre et inclusif déployée autour des 6 axes suivants :

  1. Renforcer la culture, les usages et les compétences numériques individuelles des habitants.es et des agent.es pour lutter contre la fracture numérique
  2. Inscrire le numérique dans la transition écologique, développer une pratique numérique sobre et responsable
  3. Asseoir la souveraineté et l’indépendance de Grenoble en développant le partage des données publiques et les logiciels libres
  4. Renforcer la confiance dans le numérique et développer la résilience de nos systèmes
  5. Mieux gérer la relation citoyenne, le numérique inclusif au service des habitant-es
  6. Accompagner la transition de l’organisation pour plus d’efficacité et de simplicité du service public

En ce qui concerne la lutte contre la fracture numérique, la délibération adoptée précise :

« Alors que le dernier rapport du Défenseur des droits souligne le non-recours aux droits de certain-es usager-es éloigné-es, pour des raisons diverses, des services numériques et que les dernières statistiques de l’INSEE sur les pratiques numériques des Français-es mentionnent 17 % d’illectronisme et 38 % de personnes, soit plus d’une personne sur trois, ne maîtrisant pas les compétences de base liées au numérique, les enjeux d’inclusion, d’accompagnement, d’accès aux services publics sont plus que jamais d’actualité.

Ce qu’on appelle « fracture numérique » a des formes multiples, fruit d’inégalités sociales, économiques, culturelles, générationnelles, de genre.

Il n’existe donc pas « une fracture numérique » mais bien des « fractures numériques » qui souvent cumulent leurs effets pour éloigner les habitant-es de l’accès à leurs droits. Elles peuvent aussi générer des difficultés pour les agent-es de la Ville et du CCAS à se saisir de nouveaux outils.

La Ville et le CCAS se donnent pour objectif de lutter contre ces fractures numériques, avec une politique ambitieuse d’inclusion numérique qui passe notamment par l’accès aux droits, l’accès aux outils numériques et l’autonomie de chacun-e dans son parcours numérique. L’humain et les liens sociaux doivent être au coeur de ce parcours numérique.

La formation est une étape essentielle pour que chacun-e se familiarise avec les différentes étapes, pratique et devienne autonome dans ses usages numériques. Lutter contre ces fractures multiples passe par une mobilisation multiforme, en partenariat avec divers-es acteur-ices pour tenter de couvrir tous les publics.

Par ailleurs notre territoire est riche de multiples partenaires actif-ves dans le numérique, issus du monde associatif, universitaire ou entrepreneurial avec qui un travail de mise en réseau de ces acteur-ices doit être mené pour favoriser les échanges, les partages et les partenariats. Un vaste champ reste à investir, en termes de partenariat, d’appui sur les dynamiques, les ressources et les réseaux existants à l’échelle de l’agglomération. Cette étape sera développée notamment en s’appuyant sur la future délibération-cadre de la métropole en cours d’élaboration.

Si le monde numérique est aujourd’hui dominé par les géants des GAFAM, il existe également de nombreux-ses acteur-ices qui agissent pour la promotion d’une autre vision du numérique. Signataire de la charte des logiciels libres, et membre du réseau des villes pour les droits numériques (Cities for digital rights) notre collectivité doit s’emparer de ces initiatives.

Consciente des enjeux, Grenoble fait le choix d’une utilisation raisonnée du numérique en plaçant la réponse aux besoins des habitant-es et l’éthique au centre de sa démarche, dans le respect des valeurs du service public : pour l’intérêt général, pour la continuité de service, pour l’égalité de traitement et l’équité, et dans une volonté d’action au service des transitions sous toutes leurs formes. »

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