
Au conseil municipal du novembre 2024, la majorité municipale de Grenoble va tirer les conséquences du mauvais fonctionnement de la Métro depuis 2020. Contrairement à sa décision de 2019, la ville centre ne proposera pas un accord local qui octroyait à 9 communes, un deuxième représentant dans le conseil métropolitain, ce qui avait pour conséquence de minorer la représentation des plus grandes villes de l’agglomération au sein duconseil de métropole.
Le fond de l’affaire est très clairement expliqué par la majorité grenobloise : il y aurait nécessité d’avoir en 2026 des listes intercommunales qui proposent un programme politique d’ensemble pour la métropole, ainsi l’élection se ferait à la proportionnelle des électrices et électeurs de l’agglomération et non plus comme actuellement selon la désignation des élu-es métropolitains par les 49 élections communales. L’expérience a démontré que le programme et l’exécutif résultent parfois de marchandages politiciens peu « fair play » c’est le moins qu’on puisse dire.
Evidemment les maires de ces 9 communes sont mécontents et certains d’entre eux crient au scandale alors qu’ils pourraient au moins reconnaitre qu’ils n’ont pas aidé à un fonctionnement correct de la métropole, notamment d’agressions inutiles contre la Ville-centre et beaucoup plus grave, de voter et défendre des délibérations de la Métro intimant au conseil municipal de Grenoble l’ordre d’agir de telle ou telle autre façon. Ceci s’est passé notamment sur un règlement des piscines municipales grenobloises ou sur la vente des actions de Grenoble Habitat à une filiale de la CDC. Sans parler de la dénonciation de la parole de la Métro à propos de la composition du conseil d’administration de GEG. Il y avait un accord politique qui arrangeait bien la Métro, puisqu’elle n’avait pas été obligée de s’endetter des 25 millions d’euros qu’elle devait à Grenoble et qu’elle paye chaque année grâce aux dividendes de GEG.
Rappelons une règle importante de notre Constitution : il n’y a pas de hiérarchie entre collectivités territoriales et encore moins entre un EPCI et ses communes. Se permettre de voter en conseil de métropole des délibérations exigeant que le conseil municipal d’une commune vote dans tel ou tel sens est inadmissible. Aucun maire ne l’aurait accepté. Pourquoi certains ont-ils-elles agi de la sorte ?
Entendre des maires déclarer, comme le maire de Varces « Grenoble ne peut pas prendre le pouvoir dans tout le territoire de la Métropole » ou de Saint Martin le Vinoux, « Cela révèle une conception de l’exercice des responsabilités très clanique, partisane, qui veut prendre le pouvoir pour elle-même et considère la Métropole comme un outil à sa disposition. » est assez amusant quand on sait que Grenoble ne représente que 35 % environ de la population de la métropole et ne peut donc pas prendre le pouvoir dans la métropole. La Métro n’est qu’un établissement public de coopération intercommunale, où chaque commune est représentée en proportion de ce que lui accorde la loi. Que les mécontents se mobilisent pour qu’il y ait un changement de mode de scrutin métropolitain et tout le monde sera satisfait. Il n’y a aucun droit à défendre ce type d’accord local qui a prospéré dans le passé, permettant souvent aux présidents de la Métro successifs de trouver des soutiens et élargir leurs majorités.