Précisions concernant les aménagements prévus dans le secteur 5 de Grenoble

Publié le 20 décembre 2024

Au début de la séance du Conseil municipal du 16 décembre, le Conseil citoyen indépendant (CCI) du secteur 5 a déposé une question orale qui critique l’aménagement du quartier de l’Abbaye et surtout de l’avenue Jeanne d’Arc décidé par la Métro et la Ville de Grenoble.

La réponse du maire à cette question est intéressante car elle précise la position de la ville, trop souvent déformée et instrumentalisée par les oppositions.

« Je vous remercie pour votre intervention. Celle-ci vous est permise par le règlement de notre conseil, règlement que nous avons mis en place pour vous permettre de vous faire entendre, et d’obtenir une réponse détaillée, le tout de manière apaisée.

Bien loin donc des autres formes « d’expression », qui ont été utilisées par certains sur ce dossier, en faisant cet automne pression sur notre conseil municipal, en tentant de forcer les dispositifs de police municipale, en tapant sur les vitres de l’hôtel de ville, en bloquant quelques semaines plus tard le conseil métropolitain, empêchant les agent et élus d’exercer leurs missions d’intérêt général. Des méthodes que j’ai pu condamner. Des méthodes qui véhiculent aussi allègrement des fausses informations.

Votre question du jour comporte encore quelques fausses informations mais quand même beaucoup moins que dans les tracts de l’été où nous étions accusés à tort de vouloir couper des dizaines d’arbres remarquables, de rétrécir les trottoirs au point de ne pas laisser passer les fauteuils roulants et même de mettre en danger les cyclistes alors que notre projet les sécurise considérablement. Moins de fausses informations aujourd’hui, c’est bien, on avance.

Je vais maintenant vous répondre sur les différents points que vous soulevez :

Tout d’abord vous exprimez la crainte d’une gentrification du quartier de l’Abbaye.

Cela pendant que certaines oppositions municipales, qui ont pu soutenir et encourager votre mobilisation ne cessent, elles, de crier à la paupérisation de la ville.

Alors paupérisation ou gentrification ?

Pour notre part, notre boussole c’est la mixité sociale. Répondre à la crise du logement dans chaque quartier c’est la politique que nous poursuivons, en construisant une ville du vivre ensemble, qui n’oppose pas les quartiers riches et les quartiers pauvres.

Cela passe par l’atteinte prochaine de l’objectif de 25% de logement sociaux à l’échelle de la ville contre 21% en 2014. Un objectif qui va être atteint grâce au développement de logements accessibles au centre-ville, à la Presqu’île, à Flaubert, à l’île verte. Un objectif qui va être atteint aussi grâce à notre décision d’imposer dans tous les projets immobiliers privés une part de logements sociaux, spécialement dans les quartiers aisés.

Une ville mixte donc, avec aussi un travail aussi au sein des quartiers prioritaires pour y trouver du logement social de qualité mais aussi du logement en accession sociale, et du logement privé. C’est le cas à Châtelet, quartier qui est une vraie réussite, avec des logements diversifiés, des espaces publics verdoyants et piétons, des jeux pour enfants, un square, une école que nous allons rénover, une crèche, un pôle associatif etc.

Cela sera le cas aussi à l’Abbaye. C’est une Cité de logement social qui était vouée à la démolition totale lorsque nous sommes arrivés en 2014.

Nous avons étudié le sujet pendant presque 10 ans. Cherché des financements, rencontré tous les ministres sur le sujet. Pour d’une part sauver le patrimoine qui était impossible à rénover financièrement. Pour d’autre part prévoir un quartier mixte et plus agréable pour toutes et tous.

Et nous sommes en train d’y arriver !

Avec une réhabilitation ambitieuse pour sauver ce patrimoine, pour redonner à ce cœur de quartier tout son dynamisme.

Avec 36% de logements sociaux prévus dans le projet, contrairement aux fausses informations qui circulent. Je précise d’ailleurs ici que nous avons dû passer par une dérogation pour avoir le droit de préserver du logement social ici.

Pour les 108 logements en accession libre les prix de sortie devraient d’ailleurs être moins importants que le chiffre que vous véhiculez. Enfin il n’y aura pas 10 places de stationnement pour ce quartier mais bien 38. Encore une information erronée. Une partie de ces places seront dédiées à de l’autopartage. La piste cyclable permettra aussi un trajet sécurisé pour les cyclistes de tout âge, qui emprunteront pour beaucoup l’avenue Jeanne d’Arc et qui feront vivre le quartier, et ses commerces !

Je rappelle ici que près de 40 % des grenoblois n’ont pas de voiture. Et que c’est un taux que nous allons continuer de faire augmenter, car oui, la démotorisation des ménages est l’un de nos objectifs.

L’abbaye c’est un pan important de l’histoire de Grenoble que nous préserverons donc pour le siècle à venir et cela devrait je pense nous rassembler.

De même nous sommes fiers d’avoir fait du réaménagement de l’avenue Jeanne d’Arc une priorité. Les études et les concertations engagées au mandat précédent, la confirmation dans le programme de 2020 et la poursuite des études et concertations ensuite permettent enfin d’aboutir à un lancement des travaux dans les mois qui arrivent.

Alors oui nous allons réduire du stationnement, comme c’est le cas d’ailleurs à chaque fois qu’un axe majeur comme celui-ci est réaménagé. Jeanne d’Arc n’est pas une exception, c’est le cas général. Pourquoi ? Parce que nous ne voulons pas refaire les choses à l’identique pour des espaces publics qui vont devoir durer 50 ans au moins. Parce que nous pensons à 2025 mais aussi à 2050

Lors des différentes concertations menées depuis ces dernières années, il y a d’ailleurs eu un large consensus pour déplorer la piètre qualité des trottoirs, le dépérissement des arbres, l’état catastrophique de la chaussée, et l’insécurité pour les cyclistes.

Si on veut des meilleurs trottoirs, plus d’arbres et des arbres existants en meilleure santé, de la sécurité pour se déplacer à vélo, il n’y a pas d’autre solution que de reprendre de la place à la voiture et son stationnement, de rééquilibrer l’espace public.

Vous évoquez le sujet des vélos en critiquant une Chronovélo qui serait imposée au quartier en nous accusant d’avoir choisi l’option qui supprime le plus de stationnement possible. Là malheureusement, vous retombez dans les fausses informations des tracts estivaux. Des Chronovélos jusqu’à 4 m de large nous allons bien en avoir en chantier en 2025 à Grenoble mais dans le quartier Berriat, sur l’avenue Rhin et Danube ou encore sur le cours de l’Europe, mais pas sur l’avenue Jeanne d’Arc. Sur l’avenue Jeanne d’Arc il s’agit d’une piste cyclable classique, plus étroite que les Chronovélos, entre 3m et 2m50 de large.

Pourquoi une piste cyclable sécurisée ? Et bien tout simplement pour sécuriser les cyclistes mais aussi les piétons, et respecter également au passage la loi qui rend obligatoire la création d’aménagements cyclables quand on refait un tel axe.

Il ne s’agit pas là d’une Chronovélo, car le schéma directeur du SMMAG et de la Métropole n’a pas prévu de faire de Jeanne d’Arc un axe majeur de transit vélo. Ici il s’agit donc, juste, de mettre les vélos à l’abri sur de simples pistes aux dimensions tout à fait classiques.

Bien sûr il aurait été possible de faire de simples bandes cyclables avec de la peinture sur la chaussée, mais cela aurait été beaucoup moins sécurisant pour les cyclistes ou les traversées des piétons. En plus des bandes cyclables ou une piste cyclable bidirectionnelle cela prend la même place : environ 3m au total. Donc cela n’aurait rien changé concernant les surpressions de stationnement. Tous ces points ont été déjà longuement expliqués par les services techniques de la ville et de la métropole lors des rencontres qui ont déjà eu lieu.

Oui nous poussons résolument le curseur sur cette avenue en faveur de la marche, du vélo ou des transports en commun avec un nouvel itinéraire sur la partie sud de la ligne de bus qui contournait jusque-là le quartier. Il s’agit d’un rééquilibrage sans acharnement aucun contre les automobilistes, qui pourront continuer à circuler dans les deux sens et aussi à s’y stationner car oui il y aura toujours du stationnement sur l’avenue. Il y a d’ailleurs encore des marges pour rajouter des places de ci de là, la métropole travaillant en ce sens avec sa maîtrise d’œuvre, sans renoncer ni aux vélos, ni aux trottoirs élargis, ni aux plantations d’arbres qui seront cruciaux pour affronter les canicules de 2050.

La concertation a eu lieu. Systématiquement avant chacune des réunions publiques, que ce soit sur le marché ou en salle, nous avons rencontré les commerçants, à la MDH ou en mairie et avons fait évoluer le projet en fonction de ces rencontres. Une réunion est même encore prévue cette semaine avec le collectif d’opposant, la Ville et la Métropole. Elle fait suite à deux réunions depuis le mois d’octobre, l’une avec la ville, l’autre avec la ville et la métropole. Nous avons donc poussé le dialogue autant que faire se peut.

J’en termine en disant que votre prise de parole ne saurait représenter la parole de la totalité des habitants du quartier ni celle des associations spécialisées qui se sont exprimés également en faveur de ce projet très attendu malgré des campagnes de désinformation massive.

La démocratie, c’est concerter, écouter, dialoguer, débattre. Tout cela a eu lieu et continue encore.

Nous assumons le caractère exemplaire de ce projet et nous assumons aussi que la démocratie c’est, aussi, appliquer son programme de transformation choisi par les grenoblois et pas celui du statu quo promu par des oppositions qui ont largement perdu les élections. »

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