
Le Premier ministre s’était engagé à répondre le 20 février aux demandes des syndicats et de nombreux élu-es du territoire sur l’avenir de Vencorex et d’Arkema. La réponse le 21 février est reçue comme une claque par les salariés et les élu-es.
Le gouvernement ne veut pas d’une nationalisation provisoire de Vencorex, ce qui devrait conduire à la reprise par BorsodChem de 50 salariés de Vencorex sur les 460, seule proposition qui devrait être examinée par le tribunal de commerce de Lyon le 6 mars.
Les conséquences sur les autres activités de la plateforme risquent d’être très négatives, le premier ministre renvoyant les solutions vers les élu-es locaux : « Je souhaite vivement qu’un avenir soit donné à la plateforme de Pont-de-Claix par l’intermédiaire d’un pacte territorial avec les élus locaux. Les travaux (…) permettront d’identifier précisément les actions à mener, les acteurs à mobiliser et les modalités de prise en charge des coûts de démantèlement et de dépollution ».
Pour lui il n’y a pas de menaces sur la pérennité de certaines activités de la plateforme de Pont de Claix avec la disparition de l’approvisionnement en sel et chlore par Vencorex : « des solutions existent et permettent aux entreprises concernées (Arkema, Framatome, Ariane Group, ERDF) de ne pas être confrontées à des problématiques d’approvisionnement ». Le sel viendrait d’Allemagne et le chlore d’une autre source française.
Evidemment cela impliquerait de nombreux licenciements chez Arkema (154), puisque les solutions sont extérieures au site, mais sont-elles vraiment pérennes.
Conclusion : le non de Bayrou est une véritable capitulation en rase campagne, l’absence de politique industrielle du gouvernement est très inquiétante pour l’avenir. La députée écologiste Cyrielle Chatelain essaye comme dernière solution de faire voter à l’Assemblée nationale une proposition de loi qui déciderait de la nationalisation provisoire de Vencorex, mais le temps presse.
Le président de la métropole a réagi : « C’est avec une grande déception et un sentiment d’abandon brutal et total que nous, élus locaux, avons pris connaissance du courrier du Premier Ministre par lequel il adresse finalement, sans argument, une fin de non-recevoir au territoire, aux élus, aux syndicats, aux salariés. Le Premier Ministre ferme la porte à tous les scénarios de sauvetage, que, collectivement, nous avions proposés… Cette position est un aveu d’impuissance terrible de la part du Premier Ministre qui nous indique aujourd’hui, en définitive, qu’il ne peut rien faire pour sauver l’avenir de deux des 18 plateformes chimiques françaises et de leurs 6.000 emplois associés. »
On apprend que la date du 6 mars au tribunal de commerce n’est pas rédhibitoire, un délai d’un mois supplémentaire serait accordé. Les discussions reprennent avec le gouvernement. L’impact sur l’emploi pourrait atteindre les 6000 disparitions de postes directs et indirects si rien n’est fait.
En dernier recours, les syndicats étudieraient aussi une possibilité de reprise de Vencorex par ses salariés.
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