Dernières nouvelles des ZFE (zones à faibles émissions)

Publié le 20 juin 2025

Le groupe d’élu.es de gauche et écologiste à la métropole, Une Métropole d’Avance a transmis le 18 juin un communiqué en réaction à ce qui s’est passé à l’Assemblée nationale le 17 juin, où de nombreux macronistes ont voté contre ce qu’ils avaient mis en place… sans qu’aucune évaluation des ZFE n’ait été faite et surtout sans qu’aucune alternative ne soit proposée. Le gouvernement Bayrou, c’est l’immobilisme comme stratégie de survie, sauf que ceci met en selle l’extrême droite qui attend patiemment son heure.

Le groupe UMA propose de repenser localement les ZFE – de ne pas les enterrer. Sur notre territoire, des mesures sont possibles et urgentes et il fait des propositions.

« ZFE : une reculade nationale lourde de conséquences

Mardi 17 juin, dans le cadre du projet de loi de simplification économique, l’Assemblée nationale a voté une disposition qui supprime les Zones à Faibles Émissions (ZFE), sans proposer d’alternative. Sur notre territoire, les politiques volontaristes mises en place entre 2014 et 2020 ont permis des progrès tangibles pour la qualité de l’air en divisant par deux les niveaux de pollution. La fin du tout-voiture n’est pas une mesure technique ou punitive : c’est d’abord une mesure de santé publique. On estime qu’une personne meurt chaque jour de la pollution de l’air dans le bassin grenoblois. En abolissant la ZFE, sans rien lui substituer, l’Assemblée nationale tourne le dos à cette réalité et fait le choix de l’inaction.

Ce vote traduit un renoncement inquiétant et marque une nouvelle étape dans l’alliance toxique entre la droite et l’extrême-droite, avec la complicité d’une partie du bloc macroniste plus soucieux de surfer sur l’impopularité que de répondre à l’urgence sanitaire et climatique. Il illustre l’inconséquence des gouvernements qui se sont succédés sous les quinquennats d’Emmanuel Macron, changeant à plusieurs reprises les règles du jeu, fragilisant les dispositifs d’aide au changement de véhicule (notamment la suppression du leasing social à 100 euros), et laissant nos collectivités sans outils adaptés ni moyens financiers suffisants. Supprimer les ZFE, sans permettre la construction d’alternatives locales solides, c’est incarner une non-politique : sans vision, sans évaluation, sans courage.

Nous prenons acte de la décision de l’Assemblée nationale et appelons à repenser localement les ZFE – non à les enterrer. Sur notre territoire, des mesures sont possibles et urgentes :

Un véritable choc d’offre sur les transports en commun, le covoiturage et autopartage et les infrastructures cyclables. Il semble d’autant plus nécessaire à la veille d’un mouvement de grève, ce samedi 21 juin, qui illustre la dégradation de notre service public de transport.

Une vraie politique d’accompagnement avec une communication d’ampleur et des aides renforcées et simplifiées, en particulier pour les publics les plus empêchés au changement de mobilité du fait de la faiblesse de leurs revenus.

Ces solutions de mobilités nouvelles peuvent et doivent être accessibles en amont des restrictions. C’est le sens de notre proposition de prolongement d’un an de la période pédagogique sur les Crit’Air 3. C’est une condition pour que les ZFE soient comprises et acceptées.

La ZFE a été décrite comme un dispositif brutal mais l’épisode de canicule de cette semaine illustre, de manière bien réelle, la brutalité d’un climat qui change. Ce sont celles et ceux qui subissent déjà les effets de la pollution de l’air — et que la ZFE permettait, imparfaitement, de protéger — qui en pâtiront le plus. Il est temps de mettre place une véritable politique de révolution des mobilités, socialement juste, dotée de moyens conséquents de la part de l’Etat, dans le cadre d’une démarche globale de planification écologique. C’est maintenant qu’il nous faut agir, dans les territoires, auprès de toutes les populations, pour préparer l’avenir. »

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