
Le budget de 2025 était un budget d’austérité, le gouvernement ayant fait le choix de ne pas agir sur les recettes. Mais la compression des dépenses publiques ne pourra qu’accentuer la contraction de l’économie qui touche la France alors que la majorité des pays européens voient leurs économies se redresser. Le dogme macroniste soutenu par la droite et l’extrême droite que la solution viendra de la contraction des dépenses publiques nous mène dans le mur. Et cela n’a pas tardé, pour respecter un déficit à 5,4% du déficit public inscrit dans le budget 2025, le gouvernement est encore obligé de plus freiner les dépenses. Il décide le 26 juin 2025 de geler 4,7 milliards d’euros de dépenses de l’Etat et de la sécurité sociale : 3 milliards concernant l’Etat et 1,7 milliards de moins dans les dépenses d’assurance maladie. Mais il avait déjà décidé des mesures de correction cette année, à savoir l’annulation de 2,7 milliards d’euros de crédits des ministères et la « mise en réserve » de 2,3 milliards d’euros supplémentaires, soit un gel total de presque 10 milliards d’euros dans le budget 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale !
Pour l’instant les collectivités locales ne sont pas atteintes au-delà de la loi de finance 2025 déjà très austéritaire, mais en 2026 il risque d’y avoir de sérieuses pressions, allant jusqu’à imposer qu’elles diminuent leurs dépenses en fonctionnement comme en investissement. On en saura plus vers la mi-juillet.
Combien de temps faudra -t- il pour qu’enfin le gouvernement consente à injecter des recettes nouvelles, seule façon de relancer la machine, comme le proposent la gauche et les écologistes ? Il est à craindre que le projet de budget 2026 que concocte Bayrou ne soit pas à la hauteur et que les victimes soient les services publics et donc les ménages et même les entreprises qui voient leurs carnets de commandes diminuer. Il y a de fortes chances que Bayrou disparaisse lors d’une motion de censure sur le budget.
Voici un extrait du communiqué du gouvernement sur ce gel de 4,7 milliards d’euros :
« Tenir l’objectif de déficit à 5,4 % en 2025 pour rétablir durablement les comptes publics : c’est le signal clair donné ce 26 juin par le comité d’alerte des finances publiques.
Il a été réuni à Bercy pour la seconde fois cette année, par Catherine Vautrin, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités et des Familles, Eric Lombard, ministre de l’Économie, des Finances, et de la Souveraineté industrielle et numérique, François Rebsamen, ministre de l’Aménagement des territoires et de la Décentralisation et Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics.
Un effort nécessaire pour atteindre l’objectif fixé en 2025 :
Le respect de l’objectif de déficit public à 5,4 % du PIB en 2025 reste atteignable, sous réserve d’un effort supplémentaire de 5 milliards d’euros sur la dépense. Cet ajustement est indispensable pour garantir la soutenabilité de la trajectoire de réduction des déficits et préparer avec sincérité le budget 2026.
Annoncé par le Gouvernement, cet effort doit être engagé dès cet été, et cible :
3 milliards d’euros sur les crédits de l’État : ces crédits ne seront pas engagés cette année. Une mise en réserve complémentaire sera notifiée dans les prochaines semaines.
1,7 milliard d’euros sur les dépenses d’assurance maladie : à la suite du comité d’alerte de l’Ondam, des mesures de modération ont été annoncées. Elles comprendront notamment la mise en œuvre immédiate de certaines dispositions de la loi de finances de la sécurité sociale, l’annulation de certaines mises en réserve, et le renforcement des mesures de maîtrise médicalisée…
Mots-clefs : budget, collectivités, état