La très mauvaise potion du docteur Bayrou : à censurer !

Publié le 18 juillet 2025

Bien sûr que la dette de l’Etat est un vrai problème, bien sûr que le déficit du budget de l’Etat est un vrai problème, mais les solutions proposées par le « docteur » Bayrou sont de fausses solutions. Ce gouvernement refuse de regarder les raisons de l’amplification des déficits. Depuis de nombreuses années, les gouvernements successifs ont privilégié les baisses d’impôts pour les plus riches et détenteurs de capitaux très importants, entrainant une baisse de recettes de plus en plus importante, ce qui a accéléré le déficit.

L’Assemblée nationale, sous l’impulsion de la gauche et des écologistes, avait proposé pour le budget 2025, un effort fiscal des très riches qui apportait des recettes permettant d’amoindrir le déficit, la gauche et les écologistes proposaient une relance keynésienne de l’activité économique, cette solution a été refusée par le gouvernement.

Bayrou ne fait que répéter la rengaine macroniste : « l’activité économique des plus riches nous sauvera et elle permettra un ruissellement dans l’ensemble de la société » ! Cette théorie est mise à mal par toutes les études sérieuses qui démontrent que ce ruissellement n’existe pas. L’évidence de cette idée fausse, c’est que les plus riches ont enrichi leur patrimoine à grande vitesse et ils gardent pour eux cette générosité de l’Etat. Si nos dirigeants voulaient faire preuve de courage pour assurer un bon ruissellement,  il suffirait de maintenir l’évolution des patrimoines des super-riches à hauteur de l’inflation.

L’autre discours étatique est  presque indigne, « il faudrait travailler plus pour gagner moins, les chômeurs devraient aussi payer ainsi que les retraités ». Comment une telle potion amère peut-elle être admise ?  En résumé « il faut faire 43,8 milliards d’économies en 2026 ». Le résultat est un fort risque d’avoir un effet très récessif sur l’activité économique et d’augmenter le taux de pauvreté dans notre pays. 

Au lieu de trouver les recettes là où elles sont, tout le monde devrait passer à la moulinette de réduction de ses ressources,  avec la potion magique de l’année blanche où toutes les dépenses seraient gelées. L’Institut des Politiques Publiques (IPP) a fait des simulations de diverses solutions, dont l’année blanche qui touche principalement les bas revenus : le résultat est tout l’inverse d’une mesure de justice sociale.

Même logique en ce qui concerne le budget de la sécurité sociale où les remboursements des soins devraient diminuer, effort de 5 milliards d’euros d’économies. 

Pour les collectivités locales la potion sera aussi très amère avec une demande de 5,3 milliards d’économies, soit deux fois plus que ce qui a été demandé en 2025 qui a déjà nécessité d’importants efforts Le dispositif de lissage conjoncturel des recettes fiscales des collectivités (Dilico) serait reconduit à un niveau deux fois plus élevé que cette année, ce qui va être très lourd pour la métropole. Le Dilico prélevé en 2025 serait remboursé à hauteur de 30%. Les mécanismes de soutien à l’investissement seraient réduits, tout l’inverse de ce qu’il faudrait faire, car ce sont les collectivités qui assurent les deux tiers des investissements publics qui ont un effet important sur l’activité économique et le niveau de l’emploi.

Conclusion, les premières réactions à cette déclaration du premier ministre indiquent que la censure du gouvernement est la solution la plus probable. Pour tous détails sur le projet de budget voir ici.

Autre conclusion, le 1er ministre a réalisé une prestation très pédagogique en comparant la France à une famille et donc que chacun.e de ses membres se doit d’accepter un effort de solidarité lorsque la situation s’avère très difficile. Il n’y a pas de « petites économies », en tant que citoyen.ne.s, nous ne pouvons qu’en déduire que les membres du gouvernement vont donc eux aussi participer à cet effort si minime soit-il, en acceptant comme les salarié.e.s, les retraités, les chômeurs, de voir leurs indemnités diminuer un tant soit peu !

Mots-clefs : , ,

Le commentaires sont fermés.