
La cérémonie se déroulera aux PFI à la Tronche le mercredi 20 août à 13 h 30
Geneviève Jonot est décédée dans sa 93ème année (1932-2025). Professeur d’anglais à Grenoble, tutrice d’élèves en difficulté, et musicienne amateure, elle est devenue une militante politique de gauche (Parti socialiste unifié – PSU) et écologiste (Amis de la Terre) de premier plan à Grenoble.
Grâce à sa passion pour l’action collective et sa participation à toutes les grandes luttes écologiques, notamment pour éviter l’asphyxie de la ville et de l’agglomération par la circulation automobile (contre la voie sur berge ou la rocade Nord), Geneviève a agi concrètement pour le développement accéléré des transports en commun et le développement des mobilités douces. Elle a participé aux nombreuses actions contre les politiques de droite et d’extrême-droite, contre le racisme, avec la volonté de construire des alternatives à une société industrielle productiviste gaspilleuse de ressources, et des alternatives à une gauche dogmatique.
Geneviève a durablement marqué l’action politique à Grenoble en participant activement à l’émergence du mouvement écologique grenoblois dans les années 1970 notamment suite à la campagne présidentielle de René Dumont, et à la participation à la liste « Grenoble écologie pour autogérer la cité » en mars 1977 (plus de 9 % des voix).
Elle participe activement à la création du mouvement politique local Grenoble Ecologie Autogestion (GEA) en 1982, et à la création du petit journal « Le Rouge et le Vert » en 1983. GEA se transformera en E2A (Ecologie Alternative Autogestion), avant de devenir en 1994, l’Association pour la Démocratie, l’Ecologie et la Solidarité – ADES. Geneviève a participé à leurs directions de façon permanente avec sa modestie habituelle, jusqu’au moment où la maladie va lui imposer d’arrêter.
Geneviève est la première élue municipale écologiste à Grenoble, mais la seule entre 1983 et 1989, sur la liste de gauche et écologiste conduite par Hubert Dubedout à laquelle participe Grenoble Ecologie Autogestion (GEA) pour l’élection municipale de mars 1983, qui est gagnée par M. Carignon. En tant que femme elle a particulièrement été maltraitée par le maire de l’époque durant tout ce mandat. Elle a toujours su faire preuve d’une grande dignité dans ses interventions pour défendre les idées écologistes au Conseil municipal, malgré les insultes issues des rangs de la majorité de l’époque.
Voici ce qu’elle a écrit dans le Rouge et le Vert n° 11 de mars 1987 : « Non, ce n’est pas la criée, ce ne sont pas les halles, c’est seulement le Conseil municipal de Grenoble ! La majorité municipale ne sait pas recevoir la contradiction de son opposition. Quand elle est à court d’arguments, elle a recours aux attaques personnelles. Ces messieurs s’agitant, crient, s’insurgent et, le match terminé, redeviennent polis. Le conseil municipal ne serait-il qu’un jeu ? Quant au maire de Grenoble, ce sont les femmes de l’opposition qui l’insupportent. Entre l’indignation et la condescendance, il ne semble pas avoir trouvé le ton de la communication. »
A l’élection municipale de 1989, elle est tête de liste de la liste écologiste et alternative « DESIR – démocratie, écologie, solidarité, initiative et responsabilité » qui a deux élu-es. Geneviève démissionne à la mi-mandat en 1992, tout en continuant à agir avec l’ADES et en tant que responsable des Amis de la Terre à Grenoble. Elle participe à la grande bataille contre la privatisation de l’eau de Grenoble décidée par le maire corrompu et par les responsables du groupe Lyonnaise des Eaux.
Geneviève a participé aux autres élections municipales et à certaines élections cantonales et législatives et à une liste sénatoriale. Elle a été sur les listes municipales de 1995 (liste « démocratie, écologie et solidarité »), de 2001 (liste des « écologistes et de la gauche citoyenne »), de 2008 (« Ecologie et solidarité en actes ») et de 2014 (« Grenoble, une ville pour tous »). Sa santé défaillante ne lui aura pas permis de poursuivre ses activités ensuite.
Geneviève a fait partie de notre histoire politique et militante, elle fait partie de l’histoire des actions pour la démocratie, l’écologie et la solidarité à Grenoble.