Les justices d’exceptions ont toujours la même caractéristique, une fois mises en place il est très difficile de les supprimer. On le voit actuellement avec la Cour de Justice de la République qui juge des actes des ministres durant leur activité et plus encore avec la prolongation à l’infini de l’état d’urgence au motif qu’il va y avoir l’élection présidentielle, puis les législatives. Encore une fois une grande majorité de parlementaires va voter cette prolongation qui ne sert à rien sauf à mettre en cause notre système judiciaire dont l’indépendance aurait besoin d’être renforcée, ce qui passe aussi par une amélioration de son fonctionnement.
Lors d’une interview au Dauphiné libéré (13 décembre), le premier président près la cour d’appel de Grenoble a très justement rappelé : « Quant à l’état d’urgence, il ne fallait pas le déclarer ! On ne peut plus en sortir ! C’est un chamallow collant dont on ne peut plus se débarrasser. Le Président a essayé le 14 juillet à midi et quelques heures plus tard, un homme tuait 86 personnes à Nice. Il n’est pas né celui qui pourra dire aux Français : « On arrête l’état d’urgence ». S’il prend cette décision et que huit jours plus tard, un attentat se produit, il est définitivement grillé politiquement. Mais nous, citoyens, pouvons aider les politiques à arrêter l’état d’urgence. Dites-moi en quoi l’état d’urgence est aujourd’hui nécessaire et utile ? Soyons courageux et ne laissons pas les politiques seuls. »
