OFCE : impact économique de la pandémie au 20 avril 2020

Publié le 24 avril 2020

L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) vient de publier une « Évaluation au 20 avril 2020 de l’impact économique de la pandémie de COVID-19 et des mesures de confinement en France ». L’impact des huit premières semaines de confinement se chiffre à 120 milliards d’euros de diminution du PIB soit une diminution de 5% de ce dernier. Et ce n’est pas fini…

« Huit semaines de confinement représentent 125 milliards d’euros de revenu en moins dans l’économie. Les ménages et les entreprises indépendantes sont touchés à hauteur de 11 milliards d’euros. 42 milliards manquent au revenu des entreprises. Les administrations publiques supportent quant à elles 72 milliards de la perte de revenu. »

A noter une réflexion sur l’épargne forcée des ménages durant cette période de faible consommation (estimée à 55 milliards d’euros pour les huit semaines !). Si après le confinement, les ménages dépensaient cette épargne forcée, l’impact de la crise serait fortement minimisé au niveau économique.

Ceci montre que les consommateurs ont un pouvoir direct sur le modèle de développement de la société en choisissant de diriger leur épargne vers des dépenses utiles pour l’avenir (lutte contre le changement climatique, pour l’améliorations des services publics, les circuits courts, les commerces de proximité…).

Il faut dès maintenant que les organisations politiques écologistes, de gauche et humanistes élaborent des propositions pour que la libération de l’épargne forcée des ménages prépare le monde d’après.

« Le seul effet de huit semaines de confinement représente 120 milliards d’euros de produit intérieur brut en moins dans l’économie (5 points de PIB annuel). Près de 60 % de la baisse de revenu national est absorbée par les administrations publiques (par la hausse du déficit). Mais 35 % est au compte des entreprises, ce qui pose la question du rebond après l’épisode de confinement. Le risque est grand de voir s’enclencher alors une spirale récessive : faillites et réduction de l’emploi conduiront à une réduction du revenu des ménages qui alimentera la réduction de l’activité. Pour huit semaines de confinement, les ménages accumuleraient une épargne forcée de 55 milliards d’euros. Le déficit public serait à la fin de l’épisode de confinement lourdement grevé. La contribution de huit semaines de confinement à l’évolution du déficit public serait en effet de 2,8 points de PIB, soit 65 milliards d’euros. Ce chiffre ne prend pas en compte le potentiel fiscal de l’épargne forcée accumulée pendant le confinement. Pour donner un ordre de grandeur, si l’intégralité de cette épargne était consommée, la contribution de huit semaines de confinement à la dégradation du déficit public ne serait plus que de 0,9 point de PIB, soit 20 milliards d’euros, et la perte annuelle d’activité serait alors de 2 points de PIB au lieu de 5 points. Le secteur de la construction est lourdement affecté du fait du coup d’arrêt de l’investissement, qu’il vienne des ménages ou des entreprises. L’industrie subit le contrecoup de la fermeture des canaux de distribution, de la réduction massive des consommations de transport des ménages et de la chute de la demande adressée à la France. Les services subissent un fort ralentissement également, en particulier par l’arrêt des activités d’hébergement et de restauration. Les branches agricole et industrie agroalimentaire ralentissent moins, subissant principalement les conséquences de l’absentéisme ou des difficultés logistiques induites par le confinement… »

Pour lire l’étude complète, cliquer ici.

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