Qui a épargné durant le confinement ?

Publié le 16 octobre 2020

Encore une étude qui montre que les inégalités s’accroissent et que ce sont toujours les mêmes (minoritaires) qui s’enrichissent au détriment d’un nombre de plus en plus important qui plongent dans la pauvreté. Notre système de redistribution doit être vite revu en profondeur, mais le président des riches n’en veut pas.

Le Conseil d’analyse économique (CAE) a fait une étude précise, à partir des comptes bancaires d’un échantillon de 300 000 ménages, de leur consommation avant, pendant et après le confinement et en tire des conclusions sur l’épargne des ménages. Cette étude rendue le 12 octobre s’intitule : « Dynamiques de consommation dans la crise : les enseignements en temps réel des données bancaires ». Etant rattaché à Matignon, le CAE conclut de manière très diplomatique sur la nécessité urgente d’aider les bas revenus : « Cette analyse… suggère qu’un soutien beaucoup plus franc aux ménages les plus modestes, plus exposés aux conséquences économiques des mesures sanitaires, va très rapidement s’avérer nécessaire. »

« Grâce aux données de comptes bancaires, nous pouvons aussi analyser la dynamique de l’épargne.

Nous estimons l’accumulation faite par les ménages depuis le confinement sur leurs comptes courants, comptes d’épargne, comptes d’assurance vie et comptes titres, nette des variations de leur dette. En déviation par rapport à la croissance de la période pré‐Covid (soit de fin février 2019 à fin février 2020), le surcroît d’épargne depuis le confinement est très important. Sur la base des données bancaires utilisées, qui ne peuvent qu’être partielles puisque les clients d’une banque peuvent placer une partie leur épargne au sein d’autres établissements bancaires, nous l’évaluons à un peu moins de 50 milliards d’euros fin août 2020. Ce surcroît d’épargne s’est matérialisé surtout par une augmentation des soldes des comptes courants et des comptes d’épargne et par une diminution de la dette, très peu par une augmentation des comptes titres, tandis que l’assurance‐vie est en net recul…

L’accumulation d’épargne pendant la période récente a donc été très inégale. Si l’épargne globale des ménages pendant la période a été massive (près de 50 milliards d’euros de plus que ce qu’aurait prédit la continuation de la tendance pré‐Covid), elle a été très fortement concentrée sur les deux derniers déciles. Le surcroît d’épargne des deux déciles les plus aisés s’élève en effet à 32 milliards d’euros. Près de 70 % du surcroît de l’épargne ont donc été faits par 20 % des ménages. Les deux premiers déciles ont en revanche beaucoup moins pu épargner sur cette période. »

Voir le graphique suivant qui décrit les épargnes réalisées durant le confinement par déciles de revenus :

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