Les associations payent lourdement la crise sanitaire

Publié le 22 octobre 2021

Des associations à l’arrêt ou quasiment. C’est le constat d’une étude du réseau « Recherches et Solidarités », intitulée « La France associative en mouvement » qui pointe le lourd tribut acquitté par le monde associatif en raison de la crise sanitaire. Au fil des mois, 60% des associations ont perdu le contact avec une partie de leurs bénévoles ; elles étaient déjà 36% au printemps 2020.

La crise sanitaire a bouleversé les activités, l’organisation et les relations humaines. Les faits les plus marquants évoqués par cette étude :

  • Au printemps 2021, 40% des associations sont encore quasiment à l’arrêt, bien plus encore dans le sport, les loisirs, la culture…
  • Après la sidération du début, 73% des associations ont repensé leur fonctionnement, le plus souvent avec l’appui du numérique.
  • Le télé-bénévolat s’est largement développé.

« Au printemps 2021, environ 60% des associations n’avaient encore qu’une très faible activité. Les associations du secteur sanitaire et social, particulièrement concerné et mobilisé à l’occasion de cette crise, affiche une proportion limitée à 40% d’associations pratiquement à l’arrêt, quand celles des secteurs des loisirs, du sport et de la culture culminent à 80%.

Les responsables associatifs ne se sont pas contentés de ronger leur frein au cours des derniers mois : 73% des équipes dirigeantes ont été amenées à revoir leur organisation, leur mode de fonctionnement. Elles ont pu s’appuyer sur le numérique pour permettre aux salariés, aux bénévoles, aux volontaires de continuer à faire vivre l’association. Le travail à distance a été mis en place, les relations avec les bénévoles ont été aménagées, au plan individuel et au plan collectif, avec l’entrée en force des visio-conférences dans le quotidien associatif. Les relations avec les bénéficiaires ont également été révisées pour proposer d’autres formes de soutien ou d’activités. Dans certains cas, c’est à une véritable révision du Projet Associatif que l’on a assisté, certes parfois déchirante quand il faut se résoudre à réduire la voilure par manque de moyens à venir, mais le plus souvent ambitieuse.

Entre le printemps 2020 et le printemps 2021, la proportion d’associations dont les finances ont été impactées par la crise a peu évolué (environ 3 sur 4), mais les impacts se sont amplifiés au fil du temps : les revenus d’activités et le montant des cotisations ont chuté, les dépenses engagées à perte ont augmenté du fait de l’annulation des activités ou des événements. Se sont ajoutés des coûts, parfois importants, pour l’application des mesures barrières. Pour autant, le résultat de l’année 2020 a été jugé acceptable pour les deux tiers des associations. Le maintien voire le renforcement de certains partenariats publics, ainsi que les mesures de soutien dont ont bénéficié 21% des associations (jusqu’à 43% des associations employeuses) ont contribué à limiter les effets néfastes de la crise.

Pouvoir reprendre le calendrier et le rythme habituels, mettre fin au « stop and go » qui n’a que trop duré depuis mars 2020, et réunir les conditions pour un véritable redémarrage et un fonctionnement dans la durée est le souhait le plus cher des dirigeants associatifs, en avril-mai 2021.

Leur priorité, bien avant la question des finances, s’organise autour des adhérents : va-t-on retrouver ceux avec lesquels on a un peu perdu le lien, notamment dans les loisirs, la culture et le sport ? Et, de ce fait, les responsables se préoccupent tout particulièrement de la communication qu’ils vont pouvoir mettre en place, pour ne pas passer sous les radars, au moment de la rentrée de septembre, quand les Français auront mille préoccupations.

Si beaucoup d’associations ont veillé à faciliter le retour de leurs bénévoles parfois perdus de vue, la recherche de nouvelles recrues, l’arrivée de nouvelles personnes qu’il faut former, la nécessaire réorganisation et motivation des équipes… préoccupent près de 40% des dirigeants.

Les principaux défis communs à la plupart des associations, en cette rentrée 2021, peuvent se résumer en 4 points :

  • Reprendre les activités, rebondir
  • Renouer le contact avec les adhérents et les bénévoles
  • Se donner de la visibilité, soigner leur communication
  • Maintenir les pratiques et les modes de fonctionnement initiés pendant la crise et jugés efficaces »

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