Chaleur et santé, bilan de l’été 2024

Publié le 21 mars 2025

Santé publique France a publié le 11 mars 2025 le bilan des impacts de la chaleur durant l’été 2024 sur la morbidité et la mortalité des français.es. Durant l’été 2024, la chaleur a moins tué qu’en 2022 et 2023. Cependant, plus de 3.700 décès sont néanmoins attribuables à la chaleur sur la période d’été 2024 (du 1er juin au 15 septembre), et pas seulement pendant les épisodes de canicule, ce qui représente 2% de tous les décès.

Dans le cadre de l’instruction interministérielle relative à la gestion sanitaire des vagues de chaleur, laquelle prend effet chaque année du 1er juin au 15 septembre, Santé publique France collabore avec Météo-France et la Direction Générale de la Santé,  afin d’anticiper la survenue de vagues de chaleur qui nécessitent une prévention renforcée (niveau orange et rouge de la vigilance météorologique canicule) pour surveiller les données sanitaires de recours aux soins d’urgence et de mortalité,  afin d’évaluer l’impact de ces épisodes. Santé publique France devra aussi reporter les accidents du travail mortels ayant un possible lien avec la chaleur, transmis par la Direction Générale du Travail.

 Santé publique France dégage quelques points clés :

« L’été 2024 a été plus chaud que la normale de 0,7°C, avec des contrastes régionaux, le pourtour méditerranéen ayant été plus impacté. Il se classe comme le 8e été le plus chaud depuis 1900, d’après Météo-France. La principale canicule a eu lieu du 28 juillet au 14 août, avec 43 départements et 40% de la population concernés pour une durée moyenne de 4,7 jours.

Plus de 17 000 recours aux soins d’urgence pour l’indicateur sanitaire composite iCanicule (comprenant les hyperthermies, déshydratations et hyponatrémies) ont été enregistrés pendant l’été et en particulier pendant les canicules (augmentation d’un facteur 2 des passages aux urgences et 3 pour les consultations SOS médecins). Toutes les classes d’âges étaient concernées, plus particulièrement les personnes de 75 ans et plus qui ont représenté 52 % des passages aux urgences et 24 % des consultations SOS pour l’indicateur iCanicule.

Plus de 3 700 décès sont attribuables à une exposition de la population à la chaleur sur l’ensemble de la période de surveillance de l’été, soit plus de 2 % de la mortalité toutes causes observées. Pendant les épisodes de canicules, plus de 600 décès sont attribuables à une exposition de la population la chaleur, soit plus de 10 % de la mortalité toutes causes observées pendant ces épisodes. Des décès ont été observés pour l’ensemble des classes d’âge, mais majoritairement et pour plus de trois quarts chez les personnes âgées de 75 ans et plus, que ce soit sur l’ensemble de l’été, et pendant les épisodes de canicules.

Sept accidents du travail mortels en lien possible avec la chaleur ont été notifiés par la Direction Générale du Travail. Ces accidents du travail mortels ont concerné des hommes âgés de 39 à 71 ans. Six de ces accidents du travail mortels sont survenus dans le cadre d’une activité professionnelle de construction et travaux ou d’agriculture.

En raison de l’organisation des jeux olympiques et paralympiques, la diffusion d’outils papier de prévention en anglais a été amplifiée.

En lien avec le collège de médecine générale (CMG), Santé publique France a sensibilisé les médecins généralistes aux modalités de prise en charge des patients vulnérables à la chaleur via une newsletter.

Les impacts sanitaires constatés soulignent l’importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l’impact de la chaleur, durant les canicules mais aussi durant tout l’été, et la nécessité d’une stratégie d’adaptation au changement climatique renforcée, au niveau national et territorial. »

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