
Les jeunes en situation de handicap s’insèrent difficilement sur le marché du travail et accèdent moins que les autres jeunes à des positions sociales élevées. Ce désavantage varie t’il selon leur origine sociale ?
La difficulté des jeunes en situation de handicap à devenir cadre ou à exercer une profession intermédiaire ne dépend pas de leur origine sociale : qu’ils-elles soient issu.es d’un milieu modeste ou favorisé, les jeunes « valides » ont une probabilité d’atteindre ces catégories sociales 1,7 fois plus forte que les jeunes présentant un handicap.
L’écart s’explique principalement par le niveau de diplôme : les jeunes de milieux favorisés sans handicap ont 1,6 fois plus de chances d’être diplômés du supérieur que les jeunes de même condition avec un handicap (1,9 fois pour les jeunes de milieux défavorisés).
Une note d’analyse du Haut-Commissariat au Plan et de France stratégie dont voici l’introduction :
« Parmi les caractéristiques individuelles et familiales influant sur les destinées socioéconomiques, le milieu social dans lequel on grandit est le plus déterminant. Ainsi les jeunes issus de familles défavorisées ont-ils moins de chances d’occuper une position sociale élevée que les jeunes d’origine très favorisée, même à niveau de diplôme com parable4. Mais qu’en est-il de cette autre caractéristique qu’est le handicap ? Comment interagit-elle avec l’origine sociale pour façonner la mobilité sociale ?
Si les parcours scolaires des jeunes en situation de handicap sont analysés depuis plusieurs années, leur mobilité sociale en revanche est rarement étudiée. Il y a plusieurs raisons à cela. Tout d’abord, il faut pouvoir disposer simultanément de trois informations : l’existence d’un handicap, la catégorie sociale du jeune et celle de ses parents. S’y ajoutent le type et la date de survenance du handicap, informations aussi importantes car susceptibles d’infléchir les trajectoires de mobilité sociale. Peu d’enquêtes fournissent tous ces éléments. Celles qui le font sont anciennes, ou portent sur des échantillons trop limités pour obtenir des résultats robustes, ou ne couvrent qu’une partie des jeunes concernés. En outre, malgré la définition donnée par la loi du 11 février 20059, il existe plusieurs manières d’appréhender le handicap qui, selon les enquêtes statistiques, dessinent des populations qui ne se superposent pas totalement.
On se donne ici deux objectifs : analyser la mobilité sociale intergénérationnelle des jeunes en situation de handicap en la comparant à celles des autres jeunes ; comprendre le rôle de l’origine sociale en cas de handicap dans les destinées socioéconomiques. Pour contourner les difficultés évoquées ci-dessus, la note prend le parti de mobiliser plusieurs sources statistiques afin de couvrir les principales étapes de vie des jeunes présentant un handicap : la scolarité dans l’enseignement »
Voir aussi l’annexe ici.