Budget 2011 : le premier adjoint fait une découverte !

Publié le 23 décembre 2010

Lors du vote du budget 2011 au Conseil municipal du 20 décembre, l’adjoint aux finances a fait des découvertes. Il s’est étonné que le budget alternatif des écologistes ne diffère que de 2,5 % du budget de la majorité “ droite-gauche ”, sous-entendu il ne s’agit que de détails à la marge. Il a presque raison puisque le budget principal de Grenoble s’élève au total à 320 M€ et que les écologistes ont toujours fait des propositions qui diffèrent de seulement 9 M€ de celles de la majorité soit, 2,8 % du budget principal ou 2,5 % du budget consolidé avec les budgets annexes.

Mais pourquoi 9 M€ ? C’est exactement la somme qu’a rapporté dans les caisses de la ville l’augmentation de 9 % des taux des impôts locaux effectuée en 2009.

Pour les budgets 2009 et 2010, les écologistes ont démontré qu’il était possible de faire une meilleure politique en diminuant les dépenses de 9 M€ et ainsi d’effacer la hausse des taux. Bien entendu il y avait d’autres dépenses supplémentaires notamment dans le social, mais compensées par d’autres économies.


Intervention de Hakim Sabri – budget 2011/conseil municipal de Grenoble déc.

Pour 2011 il y avait deux possibilités, soit recommencer les mêmes propositions, soit présenter un autre scénario répondant encore mieux à la situation concrète dans la ville ; toujours avec le même écart de 9 M€ par rapport aux propositions de la majorité. Les élu-e-s écologistes ont préféré démontrer qu’il était possible d’annuler les 2/3 de l’augmentation des impôts de 2009 soit 6 M€ et augmenter certaines dépenses de 3 M€ qui pouvaient apporter un sérieux et visible changement du service rendu aux habitants. Mais sans ces augmentations de dépenses pour la solidarité, il était parfaitement possible de poursuivre l’annulation des 9 M€, comme nous l’avions proposé pour 2009 et 2010.

Il s’agit donc bien là d’un choix alternatif basé sur plus de solidarité car nous ne sommes pas des populistes anti-impôts : les impôts locaux, injustes par leur mode de calcul, doivent être strictement limités pour faire face aux besoins des services publics dédiés à toute la population.

Voici les propositions alternatives que nous avons formulées pour le budget 2011 en plus de la baisse de 6 M€ des impôts locaux :

  • Augmenter le personnel (1M€) dans les services de proximité (centres sociaux, maison des habitants…) qui ont beaucoup de difficultés dans certains quartiers. Avec un partenariat avec d’autres collectivités ce pourraient être 50 postes créés pour restaurer la cohésion sociale, le vivre ensemble menacés par les dégâts du libéralisme.
  • Augmenter la subvention au CCAS de 500 000 €. Le budget de la majorité pourrait être taxé d’insincère car il a été dit par le maire et le premier adjoint que la subvention qu’ils proposaient seraient insuffisante et qu’elle serait complétée lors de décisions modificatives ultérieures. L’adjoint aux finances a même demandé aux écologistes de retirer cet amendement !
  • Augmenter les subventions aux associations de solidarité qui ont beaucoup de difficultés et qui risquent de licencier du personnel.
  • Mise en place d’un atelier de mécanique coopératif à la Villeneuve pour permettre aux jeunes d’entretenir leurs véhicules tout en recréant du lien social et générationnel.
  • Renforcement des aides au logement social et à l’amélioration du patrimoine scolaire.

Les trois dernières propositions représentaient plus de 1,5 M€, mais n’ont pas fait l’objet d’amendements pour simplifier le débat et parce qu’elles étaient financées par des économies dans les mêmes articles ou chapitres budgétaires.

Conclusion : avec seulement un écart de 2,5 %, une politique peut changer profondément ses objectifs et surtout pour le portefeuille des contribuables, notamment des moins aisés. La remarque de l’adjoint aux finances démontre donc que l’augmentation des taux des impôts n’était pas une fatalité en 2009. A noter que toute baisse des taux avantage beaucoup plus les ménages à faibles ressources car elle renforce les dégrèvements. Lors du débat budgétaire les élus écologistes ont été les seuls à faire des contre-propositions concrètes, contrairement à tous les autres groupes de la majorité ou de l’opposition de droite qui se contentent de grandes déclarations qui n’engagent à rien.

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