D’importants mouvements sociaux dans les collectivités locales

Publié le 5 janvier 2014

Nous avons rapporté la très forte mobilisation des personnels du Conseil Général et du SDIS (pompiers) à la fin de l’année dernière, mobilisation indiquant une gestion déplorable des ressources humaines et des personnels mal traités. La répression violente d’une seconde manifestation devant la Préfecture s’est traduite par la perte d’un œil d’un jeune pompier. A la Métro la situation n’est guère plus enviable et des mouvements de grève vont probablement se succéder en ce début d’année.

Même lorsqu’il s’agit d’un service public telle que la sécurité civile, qui est un besoin élémentaire pour tous les citoyens, exercé parfois dans des conditions périlleuses, avec des agressions dans certains quartiers, voilà que devant la Préfecture ou le Conseil général, pour leur demande de dialogue social, ils sont accueillis à coup de projectiles. En cette année du 100è anniversaire de la mort de Jean Jaurès, on a presque envie de dire « Jaurès, au secours, ils sont devenus fous ! ».

Le Président de la Métro a aussi voulu remettre en cause des acquis sur le temps de travail, mais cela au plus mauvais moment : celui de la fusion dès le 1er janvier 2014 de la Métro avec les deux intercommunalité des Balcons Sud de Chartreuse et du Sud Grenoblois (Vizille), et au moment où la loi va imposer dès le 1er janvier 2015 le passage de la Métro en Métropole. Ces changements vont bouleverser fortement le travail des 850 agents de la Métro, et des 1000 à 2000 autres susceptibles d’être transférés dans moins d’un an. Devant de tels enjeux dans un délai si court, le syndicat CFDT Métro propose que le passage en Métropole soit repoussé d’un an au 1er janvier 2016 afin de pouvoir préparer correctement le transfert des compétences et des personnels.

Mais la question du temps annuel de travail des agents de la Métro n’est vraiment pas le problème numéro 1 de cet établissement. C’est un peu comme au Conseil général : une gouvernance défaillante, des sommes de réorganisations qui désorganisent et fabriquent du mal être au travail ; et pour la Métro en particulier : des compétences sont sous utilisées, l’absentéisme est conséquent, et le taux d’accidents du travail inquiétant… bref les indicateurs sociaux internes sont peu brillants pour affronter sereinement la construction d’une Métropole solide.

Les syndicats CFDT et CGT ont donc déposé un préavis de grève illimité à compter du mercredi 08 janvier pour revendiquer le maintien des dispositions actuelles en matière d’organisation du temps de travail, ainsi qu’un cadre clair de discussions et de négociations sur les points qui concernent la future évolution en Métropole. Le président de la Métro a donc du pain sur la planche en ce début d’année avec les conseils de communauté des 10 et 17 janvier pour la fusion et pour le vote du budget… et en plus une grève du personnel.

Ce vieil édile local a pourtant repris depuis longtemps à son compte, dans ses multiples mandats, la célèbre maxime du général de Gaulle « l’intendance suivra… »… mais là, il semble bien que l’intendance Métro ne veuille plus suivre !

Mais pourquoi le dialogue social de ces grandes institutions s’est il autant dégradé ?

Bernard Maris a écrit un bouquin en 2012, après l’élection de François Hollande, « Plaidoyer (impossible) pour les Socialistes ». Editions A. Michel. Quelques phrases résument assez bien cette évolution : « Pourquoi les socialistes ne sont plus de gauche ?… Désormais les socialistes sont des gestionnaires. Pourquoi pas ? Comptable est un métier comme un autre »… «l’économie omni prégnante, a balayé le rêve socialiste »…  et que sont ils devenus ? … «Les socialistes n’en sont pas à imaginer l’au-delà du capitalisme. Ils en sont les gérants. »

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Un commentaire sur “D’importants mouvements sociaux dans les collectivités locales”

  1. […] Nous en parlions récemment, et ce n’est pas un hasard que ce soit dans les services public d’incendie et au conseil général de l’Isère (CGI) que la révolte éclate. Ce sont les personnels qui sont au premier plan des interventions publiques ou qui sont le plus exposés à la dégradation de la situation sociale. Il y a un ras le bol énorme lorsque vous êtes confrontés à des problèmes sans solutions efficaces et que vous n’êtes même pas soutenus par vos responsables au plus haut niveau. Le simple fait de vouloir imposer par la force une dégradation des conditions de travail de ces agents démontre que ces responsables ne sont plus dans la vraie vie. […]