La démocratie au rebut

Publié le 24 septembre 2011

Depuis quelques mois déjà, des habitants du secteur 4 (Alliès-Alpins, Beauvert Reyniès, Capuche, Grands Boulevards, Exposition Bajatière) s’inquiètent, comme d’autres à Grenoble, de la tournure que prennent les projets d’urbanisme présentés par la majorité municipale. C’est le cas notamment du collectif « Vivre à Flaubert » mais pas seulement.

Comment en effet ne pas manifester d’inquiétude quand, outre les immeubles de grandes hauteurs, la sur-densification urbaine envisagés, les espaces et équipements publics non pris en compte, etc, on impose le transfert d’équipements telle la déchèterie Jacquard. Quel mal y a-t-il à cela diront certains ? Aucun, sinon que cette décision suscite une forte opposition fondée sur des arguments qui mériteraient un peu d’attention, voire de considération.

Et pourtant la Ville, à travers les élus de la majorité et dans ses publications ne manque jamais une occasion (elles sont légions) de marteler son souci permanent d’être à l’écoute des habitants, ne parle-t-elle pas de proximité et constamment de concertation ? Témoin celle qu’elle a conduite à propos du projet urbain de la future ZAC (zone d’aménagement concerté) Flaubert dans laquelle s’inscrit justement la déchèterie. Fort de cette concertation exemplaire, le Conseil Municipal du 26 septembre prochain est appelé à se prononcer, d’une part sur le transfert sur un terrain d’une surface de 4000 m2 de la déchèterie, et d’autre part sur le fait d’autoriser la Métro (instance compétente en la matière) à effectuer tous travaux et à déposer une demande d’autorisation administrative. Dans la délibération présentée par Ph. Falcon de Longevialle, adjoint à l’immobilier, il est souligné que la concertation sur ce projet a « permis de travailler avec les riverains et usagers futurs à définir les conditions d’une insertion urbaine, architecturale et paysagère réussie dans son nouveau quartier ». Tout irait donc pour le mieux, s’il n’y avait cependant un petit point de détail : en juin dernier, les habitants « concertés » (sic) font timidement observer que « les remarques formulées lors des temps d’échanges organisés sur la déchèterie, n’ont pas été prises en compte dans le programme proposé » Réponse de la majorité municipale « la volonté des futurs riverains de voir la déchèterie s’implanter ailleurs, n’a effectivement pas été suivi d’effet… » excellent constat, mais alors pourquoi ? « …dans la mesure où il s’agissait d’un point non négociable de la concertation, annoncé comme tel dès le début de la démarche ». Non négociable ? Pourquoi ? « Parce que » pourrait être la réponse, ou encore, « nous savons ce qui est bon pour vous, pas vous »…

Voilà qui met un brusque terme aux douces illusions du citoyen lambda qui, par sa participation active, prétendait infléchir, voire enrichir- quelle audace !- les projets de la ville. Des réunions, des échanges, beaucoup de temps donné et au final, le sentiment tenace que l’on est pris pour ce que l’on n’est pas. La démocratie jetée aux oubliettes : à Grenoble, c’est non négociable !

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