Non à la démolition du 50 Gal de l’Arlequin, suites

Publié le 8 juin 2012

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Il ne faudrait pas oublier que le programme ANRU (démolition- reconstruction) a été mis en place par un gouvernement de droite… Cette politique de droite, la majorité municipale l’a utilisée sans broncher. Mais depuis le 6 mai, la majorité devrait revoir sa copie et stopper la décision de démolir le 50 Gal de l’Arlequin. L’adjointe au logement et présidente d’Actis, se permet des libertés avec la vérité : le 2 juin 2012 elle se dit contre cette démolition, alors qu’elle a voté pour ! D’après elle, la décision aurait été prise lors du mandat précédent. C’est évidemment faux, et elle aurait beaucoup de difficultés à produire une quelconque délibération d’avant mars 2008 décidant cette démolition.

Un rappel des faits n’est pas inutile : M. Vuaillat a voté pour la signature de la convention ANRU le 28 avril 2008 au conseil municipal, convention qui indiquait que l’éventuelle démolition devrait être validée après étude. Le 18 avril 2011, elle avait voté la délibération décidant la démolition effective du 50 (sans étude pertinente). Aujourd’hui elle considère que la démolition est inéluctable et que la mobilisation des habitants arrive trop tard… C’est bizarre pour une ancienne syndicaliste de croire que tout combat est vain alors que rien de définitif n’est fait. Se souvient-elle avoir contribué à la désignation du cabinet d’architectes INterland (le 6 juillet 2009), ainsi qu’à son renvoi parce que ses propositions ne convenaient pas à la majorité municipale ? INterland ne proposait pas de démolition, mais une « transformation partant des capacités de l’existant et de ses qualités. » « Il s’agit », écrivait-il, « d’ajouter, compléter, améliorer, pour lui donner une valeur optimale, sans démolir, sans amputer… évolution de la mixité du peuplement, transformation des logements et atteinte d’un niveau de performance énergétique BBC (Bâtiments Basse Consommation), segmentation des ensembles de logements, clarification de la galerie, identification des halls d’immeubles, répondre aux besoins d’activités et de stationnement… doublement du nombre de montées et d’ascenseurs… création de passages protégés vers le parc à partir de points particuliers, construction de structures mixtes à proximité des logements intégrant des activités, équipements et commerces ».

Ces préconisations rappellent-elles quelque chose à Madame l’adjointe au logement ? Dans le Dauphiné Libéré du 7 juin 2012 elle n’hésite pas à déclarer « Ces travaux auxquels personne ne s’est opposé mis à part ce tout petit groupe », oubliant qu’il y a 700 personnes qui ont signé la pétition contre la destruction. Cette manière de déconsidérer les habitants qui se mobilisent contre les projets critiquables de la majorité municipale, démontre une fois de plus que la démocratie locale est bien malade à Grenoble.

Le collectif « Vivre à la Villeneuve » qui tenait un stand samedi 2 juin à la fête des 40 ans de la Villeneuve, vient d’écrire une lettre ouverte à Cécile Duflot, ministre du logement, lui demandant d’intervenir pour ouvrir la renégociation du projet ANRU à la Villeneuve qui se fait contre les habitants, car comme le disait Nelson Mendela : « ce qui se fait pour les habitants, sans les habitants se fait le plus souvent contre eux ». Le collectif lance l’idée d’organiser des ateliers populaires d’urbanisme pour que les habitants réfléchissent à l’avenir de leur quartier et fassent des propositions qui n’auront aucun mal à être plus intelligentes que celles de la mairie.

Lettre du collectif « Vivre à la Villeneuve » à Cécile Duflot

Madame la Ministre du Logement et de l’Egalité des Territoires,

Vous avez proclamé le 17 mai 2012 à l’occasion de votre prise de fonction de Ministre du logement et de l’égalité des Territoires à l’Hôtel de Castres « ce qui se fait pour les habitants, sans les habitants se fait le plus souvent contre eux », paraphrasant une citation célèbre de Nelson Mandela.

Nous, habitants de la Villeneuve et associations, rassemblés au sein du collectif « Vivre à la Villeneuve » sommes mobilisés depuis 18 mois pour construire un projet urbain partagé avec tous les habitants. L’actuel projet de rénovation urbaine est dans une impasse. Les premières études menées par le cabinet d’Interland ont refusé de démolir une partie de la Galerie de l’Arlequin, positions suivies par la grande majorité des associations et des habitants de la Villeneuve. Pourtant, le projet actuel fait table rase de ces positions, sous la pression des injonctions insistantes à la démolition du gouvernement précédent.

Vous n’êtes pas sans savoir que la Villeneuve s’est retrouvé au cœur de l’actualité nationale au cours de l’été 2010, avec un dispositif policier d’exception et l’infâme discours de Grenoble. Ces évènements ont eu des conséquences directes sur l’impasse actuelle et les difficultés de définir un projet urbain partagé. Pourtant, les mobilisations de nombreux habitants du quartier, au sein de l’inter-collectif et de nombreuses autres initiatives, ont montré « l’exceptionnel gisement de citoyenneté » sur lequel vous souhaitez vous appuyer pour mener à bien une autre politique dans les quartiers.

Aujourd’hui, à l’occasion de la fête du quartier du 2 Juin 2012 et des 40 ans de la Villeneuve, nous souhaitons redéfinir ensemble un nouveau projet urbain pour notre quartier, dans une ambiance apaisée. Vous savez combien la Villeneuve est lié à l’histoire des expérimentations sociales et urbaines, avec de nombreuses expériences qui vont préfigurer la politique de la Ville. Désormais, nous avons la responsabilité de projeter la Villeneuve dans le futur, dans les 40 ans à venir. A l’opposition nous répondons par l’adhésion à un projet partagé, à la confrontation nous répondons par la coopération, à la résignation nous répondons par l’espoir.

Nous souhaitons une renégociation immédiate du projet de rénovation urbaine.

Dans les prochains mois, nous programmerons des ateliers populaires d’urbanisme, avec des habitants et des professionnels qualifiés (architecte, urbaniste, sociologue, artistes…). Ce nouveau projet peut être une préfiguration des futures agences locales de rénovation urbaine, basées sur de nouvelles méthodes de mobilisation des habitants. Nous souhaitons axer le projet sur la démocratie, et une réelle sollicitation de l’expertise des habitants. Rénovation thermique des logements, création d’activité d’économie sociale et solidaire, l’exceptionnel parc de la Villeneuve comme atout écologique, création d’un nouvel équipement enfance-jeunesse, maintien du marché au cœur du quartier… sont des points sur lesquels il faut travailler ensemble.

Madame la ministre, les attentes sont immenses et nous espérons des réalisations concrètes pour honorer cette citation de Nelson Mandela : «ce qui se fait pour nous, sans nous, se fait contre nous ».

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Un commentaire sur “Non à la démolition du 50 Gal de l’Arlequin, suites”

  1. […] Les habitants viennent d’écrire à la nouvelle ministre du logement pour demander un moratoir…, qui selon J.Safar elle ne serait pas concernée par le dossier (mais il se trompe). Mais pour respecter cette logique, il aurait du demander à l’adjointe au logement de la Ville de Grenoble de ne pas s’exprimer sur le sujet, puisque selon lui cette démolition concerne le ministère de la ville et l’agence pour la rénovation urbaine. Sourd, obtus, méprisant, voilà une belle promesse d’avenir. Quant à M.Destot, lui, il a disparu des radars locaux. […]