Au conseil municipal du 25 juin : compte administratif, subventions, PLU, Arlequin

Publié le 30 juin 2012

Très souvent absent dès les primaires socialistes, puis pendant la campagne présidentielle, le maire n’était plus habitué à siéger aussi longtemps au conseil municipal. Lundi 25 juin il est apparu visiblement fatigué (certains l’ont même pensé usé !).

Un compte administratif exceptionnel (à en croire le maire et l’adjoint aux finances) !

Il est vrai que les finances de la ville ne se sont jamais si bien portées depuis des dizaines d’années. Le mérite n’en revient pas à la majorité contrairement à tous les discours entendus, mais à l’effort fiscal des Grenoblois qui, au demeurant, s’en seraient bien passés. Rappel : après la campagne électorale 2008 des élections municipales, la majorité se fait élire sur la promesse de ne pas augmenter les impôts locaux. Un engagement facile à tenir puisque les majorités de gauche et écologistes entre 1995 et 2008 avaient redressé les finances mises à mal par le maire corrompu. L’évolution de l’inflation et les constructions nouvelles augmentaient mécaniquement les recettes fiscales ce qui suffisait à équilibrer les budgets malgré le désengagement de l’Etat, il n’y avait donc aucune nécessité à augmenter les taux des impôts. Mais il y avait les Jeux Olympiques de 2018 à préparer, la rocade nord à accueillir et les intérêts privés à aider sans contrepartie et la majorité a pris le prétexte de la crise pour augmenter les impôts.

Or en 2011, la situation financière de la ville est exceptionnelle et démontre que comme dans bien des cas, il n’existe pas qu’une seule politique possible et que les propositions des écologistes étaient très réalistes. Nous ne sommes pas opposés par principe à l’impôt qui devrait être l’outil fondamental de la solidarité. Malheureusement l’impôt local est très injuste, il faut donc le manier avec une grande précaution. Il est possible, en cas de besoin inattendu d’une année sur l’autre de faire évoluer sensiblement les taux des impôts, mais à contrario quand les caisses sont pleines on peut aussi diminuer la pression fiscale. En fait la majorité municipale n’est pas dans cette logique : elle rembourse les impôts (taxe professionnelle) aux grands groupes privés à Crolles (à travers les subventions versées) et les augmente fortement pour les habitants de Grenoble, une vraie pratique de droite très classique.

A noter toujours un manque de rigueur dans les informations financières : contrairement à ce qu’indique l’adjoint aux finances, le train de vie de la ville de Grenoble est supérieur à celui des communes de la même importance (296 € par habitants contre 239 € en moyenne) et surtout depuis 3 ans la diminution du train de vie à Grenoble n’est que de 2,6% contre 7,4 % pour la moyenne des villes de même importance.

En conclusion, il est encore possible de réaliser des économies de fonctionnement, de renforcer les politiques de proximité en embauchant du personnel et en restructurant les services ; concernant les investissements tout ce qui touche à la vie quotidienne et à la qualité des services devrait être augmenté et les investissements de prestige ou les aides inutiles à des intérêts privés supprimés. Enfin, une baisse des taux des impôts serait la bienvenue car Grenoble est maintenant au dessus de la moyenne pour les taux de taxe d’habitation et évidemment de taxe foncière puisqu’elle détient le record de France des grandes villes.

Subventions

Le conseil municipal a voté des subventions à diverses associations et institutions. On note même une subvention au CEA (qui n’en a pas besoin) de 12 000 €. S. Siebert, l’adjoint au maire qui est aussi dirigeant du CEA de Grenoble, a voté cette subvention. La règle veut que les personnes intéressées à l’affaire ne prennent pas part au vote. Rassurez-vous, cet accro sera vite gommé par les services vigilants et dans le compte rendu du conseil du 25 juin, il sera indiqué que l’adjoint n’aura pas pris part au vote. Est-ce la bonne méthode ? Un jour, par manque de vigilance, un incident d’une autre ampleur pourrait survenir et conduire certains devant le tribunal pénal.

Les transformations du PLU votées par la majorité

Il y avait deux grands dossiers, la modification n° 2 (Flaubert, Presqu’île, Chatelet) et la révision simplifiée sur l’Esplanade. De nombreux habitants s’élèvent contre cette frénésie de sur-densification des quartiers de Grenoble où la densité est déjà forte (environ 50 logements par hectare). La majorité propose de construire des ensembles de 100 logements par hectare et même plus, ce qui est totalement excessif. Un chiffre acceptable est de viser une moyenne de 70 logements à l‘hectare. Mais la majorité qui ne veut rien savoir, fonce tête baissée et fait évidemment des erreurs dans le montage de ses dossiers. Le groupe des élus « Ecologie et Solidarité » a demandé en vain que les délibérations sur la modification et la révision simplifiée soient retirées aux motifs que les dossiers sont en l’état inacceptables pour cause d’absence de qualité de vie, de démocratie bafouée. Par ailleurs les nombreuses illégalités commises auront pour conséquence d’empêcher la construction de logements sociaux attendus depuis longtemps. La majorité préfère s’enfermer dans ses certitudes plutôt que de répondre aux besoins les plus urgents. Evidemment ces transformations du PLU ont d’autres objectifs moins avouables notamment de sur-densifier des quartiers pour le grand bonheur des promoteurs qui ont fait main base sur la ville. Comme d’habitude des critiques ont été émises dans les rangs de la majorité sur les tours, mais ce ne sont que des mots, seuls les actes comptent. Dans un PLU c’est le règlement qui compte et il offre la possibilité de faire des tours. Personne ne pourra empêcher un promoteur d’utiliser le droit à construire que la majorité a généreusement mis à sa disposition.

La destruction du 50 Galerie de l’Arlequin est poursuivie

Ce conseil municipal était l’occasion de revoir cette question avec le changement de gouvernement qui à priori ne devrait pas faire la même politique que le précédent, le changement c’est maintenant ! Et bien non, la majorité s’entête à vouloir dépenser des sommes folles pour rien. Pour les habitants de la Villeneuve c’est un très mauvais message, qui laisse entendre que l’on pousse les gens hors de ce quartier qui irait mal. Ce n’est pas le bâti qui est malade. Les remèdes sont à chercher dans une véritable intervention publique de proximité, et plus de rénovation… On a pu observer une certaine panique dans la majorité lorsqu’elle a appris que le collectif Vivre à Villeneuve était intervenu auprès de la ministre du logement. Même le premier adjoint, a perdu les pédales en dénonçant une manipulation… Heureusement les élus Ecologie et Solidarité ont maintenu leur position. Pour l’instant rien d’irréversible n’est fait, le recours juridique contre la démolition bloque le processus. Il n’est pas exclu de penser que cette opération ne se réalisera pas. Pour des précisions sur les actions du collectif : http://vivrealavilleneuve.wordpress.com

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Un commentaire sur “Au conseil municipal du 25 juin : compte administratif, subventions, PLU, Arlequin”

  1. […] Contrairement à ce que nous avions annoncé la semaine dernière, dans le compte-rendu du dernier conseil municipal du 25 juin dernier, les services de la questure ont oublié d’enlever le vote de S. Siebert (adjoint au maire) sur la délibération qui octroyait une subvention au CEA de Grenoble. Conclusion : le directeur adjoint du CEA qu’est également S. Siebert, vote pour lui-même une subvention de la ville. Ce n’est pas très déontologique et même illégal, mais rien n’arrête le système Destot-CEA ! […]