Humeur : ce à quoi on aurait aimé échapper

Publié le 1 avril 2011

Parmi les commentaires d’après élections, on a noté ceux, remarquables par leur niveau, du député-maire de Grenoble. Dimanche soir en Préfecture lors d’une déclaration à la presse, il reprend comme un disque rayé, comme si le temps s’était arrêté, l’antienne de 2004, quand O. Bertrand avait remporté pour la première fois les élections du canton 1, sur le thème « élu avec les voix du FN ». Et cette fois au canton 1, il ajoute évidemment le canton 3. Se réjouir de la victoire de son candidat PS ne lui suffit pas : « Ca ne m’empêche pas de regretter une fois encore qu’EELV ait voulu arbitrer encore une fois » (ça va mieux en répétant )… »euh ! les débats par le front… droite, extrême droite, l’UMP, Le Front National (nous y voilà !)… on trompe… on truque les jeux » (donc les élections sont des jeux) « en autorisant la droite et l’extrême droite à se mêler du combat et on l’a vu sur le 1 et sur le 3, droite et extrême droite ont voté majoritairement pour le candidat écologiste, ça en dit long…« . Encore un peu et sortant son calepin, il nous donnait les noms des fautifs, car bien entendu ces mêmes voix ou d’autres n’ont jamais violées la pureté virginale du candidat socialiste. Ce qui « en dit long », pour reprendre ses termes, sur l’incapacité de M. Destot et sa majorité à changer de discours depuis 2004. Cette prétendue analyse lamentable « en dit long » en effet sur le fait de rester sourd et aveugle à ses concitoyens parce que loin des réalités de la vie quotidienne. On ajoute le brouillage des lignes politiques en s’alliant à la droite en 2008, et une conception de la démocratie qui n’aurait de réalité que par l’hégémonie d’un groupe sur un autre : résultat, ces ingrédients locaux qui se superposent aux nationaux débouchent sur la déception, la colère et le rejet du politique. C’est sûrement avec des commentaires de cet acabit et en ne changeant rien aux orientations de la politique municipale menée depuis 2008 que M. Destot va retrouver une once de crédibilité et remobiliser les abstentionnistes.

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