Comme il se doit, l’Adjointe au logement a fait une présentation des nouvelles aides proposées pour l’aide à la construction de logements sociaux. Pas d’innovations, c’est un « copier-coller » des décisions de l’an dernier. Par contre, nous avons eu droit à un super couplet sur les citoyens qui font des recours permanents et sont donc responsables des retards dans la construction de logements sociaux. Il est vrai que la programmation 2011 est assez catastrophique : 208 logements sociaux au lieu de 300 comme les années antérieures, mais les recours n’y sont pour rien.
Le recours contre la révision simplifiée du PLU (Plan Local d’Urbanisme) que le Tribunal Administratif a jugé illégale entraîne évidemment des retards pour l’aménagement de la nouvelle ZAC Presqu’île. L’Adjointe au logement considère que le recours contre la rocade aurait dû être le point final des procédures et qu’il est irresponsable d’avoir fait un recours contre la révision simplifiée du PLU. Mais le PLU comprenait la rocade ! Qu’en est-il de l’illégalité de la procédure ? Elle ne répond pas en public sur cette question. Pourtant, il ne s’agit pas d’une petite illégalité, car la différence entre révision simplifiée et révision normale est d’importance. La révision normale suppose de procéder comme on le ferait pour l’élaboration du PLU, en reprenant notamment le débat politique sur le PADD (Projet d’aménagement et de développement durable). Et c’est cela qui gêne la majorité qui ne veut pas clarifier sa politique de construction débridée.
Peu après c’était au tour de l’adjoint aux déplacements d’y aller de son discours contre les citoyens qui font des recours sur des permis de construire, mais lui, visait le collectif d’habitants « Vivre à Berriat » (voir l’article à ce sujet).
Belle démonstration pour justifier d’ignorer la loi. Attitudes et déclarations plutôt bizarres alors qu’au au début du conseil municipal, le maire avait fait un cours très clair et convaincant sur la nécessité absolue d’appliquer la loi qui gouverne l’action publique. Apparemment il n’a pas été entendu par ses adjoints !
Pour pouvoir construire du logement social, il faut réserver des terrains aux bailleurs sociaux et ne pas laisser les promoteurs privés s’en donner à cœur joie. La ville a tous les moyens pour le faire. Il existe des tènements qui auraient pu être proposés aux bailleurs sociaux dont ACTIS, qui se voit en effet, pénalisé par le manque de construction. Il faut savoir ce que l’on veut : aider la promotion immobilière ou aider la construction de logements sociaux. A cette question, l’adjoint à l’immobilier n’apporte aucune réponse.
Il est vrai qu’avec les démolitions à venir des barres de Mistral, de Chatelet 1 et 2 et du 50, galerie de l’Arlequin, les 20,2 % de logements sociaux risquent de repasser au dessous de la barre fatidique des 20 %, dès la fin 2011. En ajoutant à cela la baisse conséquente des aides de l’Etat pour le logement social, le bilan en 2014 pourrait en effet, être nettement moins favorable que les années passées. C’était une promesse de la liste majoritaire de 2008, dont le chef de file MODEM à l’époque, était parait-il un fervent défenseur !
Le plus triste dans cette histoire, c’est la désinvolture avec laquelle sont préparés certains dossiers : en cours de séance de ce conseil municipal, une délibération d’urbanisme a nécessité 2 pages d’amendements de rectification. Une autre délibération, fait mention de la « régie d’électricité de Grenoble », qui n’existe plus depuis 1986, suite à la privatisation opérée par A. Carignon !
Au nom du groupe Go Citoyenneté, son président s’est fâché tout « rouge » contre les aides supplémentaires apportées au MIN (Marché d’Intêret National), qui ne cesse d’être renfloué depuis de nombreuses années sans que le fonctionnement ne s’améliore. L’intervenant s’est vu retourner une volée de bois vert par le conseiller délégué chargé de la gestion du MIN, aidé par l’adjoint chargé des sports professionnels, qui considère que GO-citoyenneté « ne connaît strictement rien » à la gestion d’un MIN. La réprimande a eu l’effet escompté puisque le groupe GO est finalement rentré au bercail en votant la délibération. Le courage, même virtuel, a ses limites. Les écologistes n’ont pas voté la délibération contrairement à ce qui est indiqué dans le Dauphiné Libéré du 23 juin 2011.
Stéphane Gemmani s’est « emporté » contre les initiateurs du vœu de soutien au centre IVG du CHU, qui n’ont pas fait appel aux composantes (de droite de la majorité) : MODEM, démocrates de Grenoble et Grenoble démocrates. A leur manière ces initiateurs ont tout simplement voulu affirmer que certaines valeurs ont toujours été (sauf exception de personnalités courageuses comme S. Veil) défendues par la gauche. S. Gemmani a estimé que cette manière de procéder relevait tout simplement d’une volonté de « faire de la politique politicienne ». Il est vrai que, concernant la politique politicienne, c’est un grand connaisseur.
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