L’absence de démocratie dans les décisions municipales et les nombreuses opérations immobilières qui livrent la ville aux promoteurs entraînent des réactions de plus en plus vives de nombreux habitants, qui se sont constitués au fil des années en collectifs de quartiers.
Pour renforcer leurs actions, ces collectifs de quartiers ont décidé de se regrouper au niveau de la ville, en créant « Vivre à Grenoble ». L’ADES soutient cette initiative qui veut renforcer la démocratie citoyenne et changer la politique d’urbanisme à Grenoble.
« Vivre à Grenoble » a présenté à la presse, le 6 octobre, sa démarche et le texte constitutif (ci-dessous). D’autres collectifs de quartiers pourront venir renforcer cette initiative.
« Vivre à Grenoble » – Collectif d’habitants agissant dans le domaine de l’urbanisme à Grenoble
Ces trois dernières années, les projets en matière d’urbanisme et d’opérations de logements se multiplient dans de nombreux quartiers de Grenoble :
- de grands projets avec les ZAC « zones d’aménagements concertés » de l’Esplanade, de Presqu’île et de Flaubert
- des projets de rénovation urbaine pour les quartiers Mistral et Villeneuve
- de nombreuses opérations de constructions de logements privés et publics dans le tissu urbain mixte
Plusieurs collectifs d’habitants se sont créés en parallèle aux Unions de Quartier et aux Conseils Consultatif de Secteur (CCS), pour défendre l’avis des habitants et faire des propositions pour amender les projets de la Mairie et de ses divers opérateurs :
Au collectif « SOS 38 Chorier » crée pour le projet Maison Joya a succédé aujourd’hui le collectif « Vivre à Berriat » depuis les projets de logements en lieu et place des locaux d’activités libérés par le GRETA (GRoupements d’ETAblissements publics)
« Le comité des habitants de l’Esplanade et de la Route de Lyon » pour les projets d’aménagements qui prévoient la réalisation de 1200 logements (dont plusieurs tours), des espaces publics et le passage de la nouvelle ligne de Tram
Le collectif « Vivre à Flaubert » créé à l’issue des réunions d’information de la municipalité, avec le problème délicat de l’implantation de la déchèterie, des espaces publics et des projets de construction de 2500 logements dont des tours.
L’association « Vivre en Ville« , mobilisée dés 2006 contre les excès du PLU (Plan Local d’Urbanisme), continue à militer contre une densification excessive et anarchique par des constructions inappropriées au cadre de vie existant dans plusieurs quartiers.
Le G.I.P. des Granges (Groupement des intérêts des propriétaires habitant les rues Drouot, Louvois, Charcot, Chateaubriand, Franklin, Jacquard – Quartier des « Granges ») : créée en 2004, cette association a pour but de regrouper propriétaires et résidents du quartier des « Granges » pour la défense de leurs intérêts communs et de participer au développement de la cité en sauvegardant le cadre de vie de tous.
D’autres collectifs ou associations d’habitants se sont également mobilisés ces derniers temps, avec plus ou moins de réussite sur le quartier de la Villeneuve (contre le projet Lion et la démolition du 50 Galerie de l’Arlequin), des Eaux Claires et sur celui de Jean Macé. Cette liste n’est pas exhaustive d’autres actions conduites par des habitants ou des copropriétés pour faire évoluer des opérations qui les concernent.
Les collectifs partagent les deux constats suivants :
La recherche de la densité maximale en nombre de logements et d’habitants : point commun à toutes les opérations, petites ou grandes
Toutes les ZAC réalisées ou lancées ces 10 dernières années (Vigny Musset, Lustucru, De Bonne, Europole), en cours de réalisation ou de projet (Bouchayer, Presqu’île, Esplanade, Flaubert) sont élaborées sur des bases de densité très importantes : des immeubles de très grande hauteur, des rues plutôt étroites, des espaces publics plus ou moins grands et réussis selon les situations.
La rentabilité foncière a été renforcée par le PLU (Plan Local d’Urbanisme) de 2005, qui a ouvert de plus grandes possibilités de constructibilité. La Ville a tout intérêt à multiplier ces opérations qui alimentent les lignes du budget municipal grâce aux droits de mutations, aux taxes foncières et aux taxes d’habitations. Mais mesure-t-elle les impacts d’une telle frénésie immobilière sur la qualité de vie des habitants et les besoins qui seront à satisfaire en termes d’équipements publics ? La ville est soumise à une spéculation foncière faisant déraper les prix des logements, au profit des promoteurs.
Les règles du PLU sont parfois contradictoires entre elles, notamment dans le tissu urbain mixte.
Par exemple, sous le faux prétexte du développement durable, l’engazonnement d’un toit permet d’augmenter les hauteurs de constructions, et, bien qu’inaccessible, d’être comptabilisé comme espace vert supplémentaire que la municipalité ne manque pas de faire valoir.
La démocratie locale ne fonctionne pas
Malgré la « Charte de la démocratie locale » adoptée en 2009 par le conseil municipal, les phases et les méthodes de concertation restent inabouties et ne permettent aucune ouverture aux propositions des habitants. Les projets sont présentés ficelés, et ne sont amendables que sur de très faibles marges.
Devant ces constats, les collectifs d’habitants formulent ensemble les deux demandes suivantes au Maire de Grenoble :
Un moratoire sur l’ensemble des projets qui sont actuellement l’objet d’une opposition motivée des habitants et un temps de débat sur leurs propositions dans un cadre démocratique clair et respectueux.
Une révision globale du PLU intégrant les propositions des collectifs et associations d’habitants sur les projets de ZAC et dans les quartiers qui méritent des dispositions particulières.
Pour atteindre ces deux objectifs, les collectifs créent : « Vivre à Grenoble ».
Cette alliance est ouverte aux collectifs d’habitants qui voudront la rejoindre. Elle agira pour faire avancer la démocratie en matière d’urbanisme à Grenoble, de manière complémentaire aux unions de quartier et aux conseils consultatifs.
Grenoble, le 6 octobre 2011,
- Le collectif « Vivre à Berriat »
- Le comité des habitants de l’Esplanade et de la Route de Lyon
- Le collectif « Vivre à Flaubert »
- L’association « Vivre en Ville »
- le G.I.P. des Granges
Mots-clefs : démocratie locale, Urbanisme
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