Urbanisme : la politique du fait « illégal » accompli !

Publié le 14 décembre 2012

Décidemment nous vivons dans une ville formidable où l’urbanisme est laissé au bon vouloir des promoteurs, où l’état de droit est piétiné. Le 12 décembre à 6 h 30 du matin, les policiers évacuent un squat rue d’Alembert dans les anciens locaux du GRETA et les pelleteuses entrent en action. Le collectif Vivre à Berriat qui fait partie de l’association Vivre à Grenoble s’est mobilisé avec des habitants pour faire stopper une démolition illégale. Voici leur communiqué du 13 décembre.

« Le GRETA profite de l’expulsion des squatteurs pour détruire ses locaux et rendre « caduque » à l’avance tout jugement du Tribunal Administratif dans le recours qui l’oppose aux riverains

Hier, l’association SUD ISERE (émanation du GRETA) qui louait les locaux du 114, Alembert au GRETA a fait procéder à l’expulsion des squatteurs qui occupaient ses locaux depuis plusieurs mois

Une destruction inutile :

Pour empêcher tout retour des squatteurs, elle avait projeté, en plus de murer toutes les entrées, couper l’eau, l’électricité et le gaz et de rendre les « lieux inhabitables » c’est-à-dire :

  • de détruire toutes les fenêtres
  • d’enlever une grande partie des tuiles des toits

Une destruction illégale :

C’est inutile d’en faire autant pour rendre les lieux inhabitables mais surtout, elle n’a absolument pas le droit de faire puisque :

  • il faut obligatoirement une autorisation de travaux pour modifier les façades
  • les bâtiments sont sous compromis de vente avec le promoteur ICP CROVELLA

Une très légère inflexion :

A la suite de l’intervention des riverains directs et des membres de VIVRE A BERRIAT qui lui ont rappelé et le droit et la procédure en cours qui les opposait

  • elle a décidé de ne pas toucher aux toitures et aux fenêtres donnant sur la rue (comme quoi nos remarques avaient un certain bien fondé)
  • mais de procéder quand même à la destruction de toutes les façades de la cour intérieure ce qu’il n’avait pas plus le droit de faire : les façades de la cour intérieure sont des façades comme les autres !

La destruction continue

Ce matin, les destructions ne sont pas achevées et nous espérons que cette conférence de presse permettra l’arrêt de ces destructions illégales.

Nous avons par ailleurs missionné notre avocat pour qu’il saisisse la Ville pour qu’elle intervienne.

Pourquoi nous agissons ?

Le collectif qui regroupe une centaine de riverains se bat depuis 2 ans pour :

  • empêcher la destruction de ces locaux (3000 m2 en bon état… jusqu’à quand ?)
  • et conserver ainsi une vraie mixité dans le quartier.

La demande de locaux à des prix abordables existe dans le quartier : nous avons déjà recueillis des demandes de locaux supérieures aux surfaces existantes

La Ville refusant toute discussion, nous avons été obligés de poser des recours qui bloquent tous les permis. Recours qui étaient bien fondés puisque ils ont à chaque fois donné lieu à des permis modificatifs importants (la moitié d’un immeuble a sauté dans un des permis)

La politique du fait accompli :

En rendant les locaux inutilisables, l’association SUD ISERE, présidée par le conseiller général Alain MISTRAL se met hors-la-loi (on ne peut pas détruire un bâtiment à sa guise) et essaie de créer une situation où même si nous gagnons au Tribunal Administratif la conservation des locaux n’aurait plus aucun sens : ceux-ci seraient tellement détériorés qu’aucun acheteur ne serait preneur…

En d’autres mots, la politique du fait « illégal » accompli »

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Un commentaire sur “Urbanisme : la politique du fait « illégal » accompli !”

  1. […] La semaine dernière le GRETA (Groupement d’Etablissements Publics de formation) Sud Isère a fait expulser les squatteurs des locaux du 114 rue d’Alembert, et a procédé à des démolitions partielles pour rendre les locaux inhabitables (voir notre article de la semaine précédente). […]