L’ancien maire, A. Carignon n’a pas honte de présenter un bilan mirifique de ses 12 ans de mandat (1983-1995) qui se sont terminés par la case prison suite à sa condamnation pour corruption. Il est facile 20 ans après, de faire croire que tout était beau et que les Grenoblois vivaient des moments idylliques à cette époque, si on ne précise pas comment et qui a en a fait les frais. Les Grenoblois ont payé cette période au prix fort et n’ont toujours pas fini de payer la furie dépensière de ce maire fabuleux. Ce dernier expliquait que le creusement de la dette était la conséquence de l’effort inédit d’investissements. Il s’agit bien entendu d’un gros mensonge. De 1983 à 1995 la dette a augmenté d’environ 150 millions d’euros (voir graphique), mais sur ces 150 M€, les 2/3 sont dus à une augmentation frénétique des dépenses de fonctionnement.
L’argent public coulait à flot, à tel point que les budgets municipaux devenaient totalement illégaux puisque certains (1989 et 1990) ont présenté de l’épargne brute négative ce qui est strictement interdit (voir note à la fin).
Définitions de l’épargne pour une collectivité :
- Epargne de gestion = différence entre recettes de fonctionnement et dépenses de fonctionnement diminuées des intérêts de la dette.
- Epargne brute = épargne de gestion, moins les intérêts de la dette. L’épargne brute est versée aux recettes d’investissements, elle doit être toujours strictement positive.
- Epargne nette = épargne brute moins le remboursement du capital de la dette. Si l’épargne nette est négative cela signifie qu’on emprunte pour rembourser la dette, ce qui n’est pas une saine gestion.
Pour visualiser la mauvaise gestion durant cette période, le graphique suivant montre l’évolution de l’épargne nette de 1982 à 2012, soit 30 ans de gestion municipale.
Quand il s’est aperçu (bien tard) de la détérioration de la situation financière, le corrompu a donné un coup de frein et a théorisé cela en développant le concept de ville maigre. Il a à la fois créé un nouvel impôt intercommunal (la ville ne subventionnait plus le SIEPARG : Syndicat Intercommunal d’Etudes de Programmation et d’Aménagement de la Région Grenobloise, l’ancêtre de la Métro, mais n’a pas baissé ses impôts) et diminué les dépenses de fonctionnement, pour arrêter d’augmenter la dette qui étouffait la ville.
Il a réussi ce tour de force de diminuer le service rendu tout en augmentant les impôts !!! En 1983 les impôts couvraient 50 % des dépenses de fonctionnement et en 1995, ils dépassaient les 72 %. Ce rapport est revenu à 51 % actuellement.
Les Grenoblois peuvent donc apprécier ce qu’ils doivent à la gestion de 12 années de droite : une forte augmentation des impôts, une dette très lourde et des services publics passés au privé et dont certains le sont toujours faute de volonté politique de la part de M. Destot.
En 1995, la majorité de gauche et écologiste a mis un peu plus de 3 ans pour rééquilibrer les budgets grâce à une gestion économe, sans augmenter les taux des impôts. Ensuite jusqu’en 2008, il y a eu une stabilisation de l’épargne nette légèrement positive. A partir de 2009, à cause de la violente augmentation des impôts locaux par la nouvelle majorité gauche-droite, l’épargne nette a augmenté brutalement. Ceci a donné de grandes facilités de gestion à la nouvelle majorité et l’a malheureusement dispensé de mener les politiques d’économie d’argent public qui auraient permis de ne pas augmenter les taux des impôts. Jamais depuis plus de 30 ans la situation financière n’a été aussi bonne mais les Grenoblois le payent cher. Les impôts locaux étant très injustes, les classes populaires et moyennes sont mises à contribution et voient leur pouvoir d’achat atteint durablement par cette politique d’austérité, d’autant plus que la Métro s’y est mise avec la création de la fiscalité mixte et l’augmentation très importante de la TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) particulièrement à Grenoble.
Note sur les budgets illégaux de MM. Carignon, Gascon et Betto (allié depuis 2008 de M. Destot), annulés par le juge administratif avec de 4 à 6 ans de retard
- annulation du Budget primitif 1992 pour le budget principal et les budgets annexes de la commune de Grenoble, jugement du TA de Grenoble, 12 septembre 1996, Avrillier, n° 92 647, 92 648 ;
- annulation du Compte administratif 1991 pour le budget principal et les budgets annexes de la commune de Grenoble, jugement du TA de Grenoble, 30 mai 1996, Avrillier, n° 92 2980 et 92 2981 ;
- annulation du Compte administratif 1993 pour le budget principal et les budgets annexes de la commune de Grenoble, jugement du TA de Grenoble, 17 mars 1999, Avrillier, n° 94 2716, en exécution duquel je vous demande de saisir le conseil municipal
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