La situation grenobloise se caractérise par de multiples éclatements avant les recompositions imposées par le système électoral. Pour avoir des élus il faut obtenir soit 10 % des voix pour se maintenir au 2ème tour, soit plus de 5% pour fusionner avec une liste pour le second tour. Atteindre 5% des suffrages exprimés n’est pas si facile, d’où les grandes manœuvres avant les dépôts des listes pour trouver son point de chute.
A gauche, le Front de gauche (PCF, Parti de Gauche et divers petits mouvements) a éclaté
Le PCF ayant fait le choix, pour des raisons de stratégie d’agglomération (sauver ses mairies), de faire alliance avec le PS dès le 1er tour. Il est incapable d’atteindre seul les 5% requis. Sa stratégie consistait à mener une liste Front de gauche au 1er tour et de s’allier au PS au 2ème, pour empêcher une liste citoyenne de gauche et écologiste de disputer la 1ère place au PS au 1er tour. Le Parti de Gauche a fait une analyse différente estimant qu’à Grenoble il y a la place pour la construction d’une autre majorité et le rassemblement citoyen qui se met en place offre cette alternative. Le PS est très inquiet de cette nouvelle donne qu’il n’avait pas prévue.
La course au centre
Mais qu’est ce que le centre ? Première constatation : on a beau chercher, à l’exception des élus étiquetés centristes, qui tout à coup émergent en périodes électorales, sur le terrain on ne trouve trace d’aucun mouvement se revendiquant du centre. Deuxième constatation : ce sont toujours des personnalités de droite qui se réfèrent à cette étiquette tout en conservant une certaine ambigüité. Troisième constatation : le centre se met à fleurir lorsque la gauche ou la droite sont en crise car de nombreux électeurs qui ne veulent pas de l’extrême droite se réfugient derrière ce mythe. Les élections au scrutin majoritaire se gagnent au centre disent les politologues.
A Grenoble :
- Au municipales de 2008 le centre était représenté par le Modem qui pouvait se prévaloir d’une cote en hausse suite au score de Bayrou aux présidentielles de 2007. Il regroupait autour de Ph. Falcon de Longevialle des personnes de droite ayant siégé sur les bancs de l’opposition à la majorité de gauche et écologiste de 1995 à 2008. M. Destot qui avait vécu des années noires avec les écologistes a cru bon de faire affaire avec eux pour monter sa liste mélangeant allègrement la gauche et la droite. Le plus étonnant était de voir le PCF et GO manger leurs chapeaux et s’arrimer à cet attelage.
- Durant le mandat municipal, les élus dit centristes se sont déchirés notamment au moment des élections régionales, législatives et présidentielles (toujours les élections).
- Actuellement c’est la grande explosion. Ceux qui sont proches de Corinne Lepage (Cap 21) rejoignent la liste Safar pour conserver leur poste d’élu. M. Chamussy est soutenu par l’ancienne responsable de Cap 21 qui dénonce l’opération de son ancienne chef.
- L’UDI (Borloo) ne sait plus où elle habite. Certains soutiennent Chamussy mais d’autres comme Pinel (éternel candidat, mais jamais élu) n’est pas d’accord lui qui aurait été missionné par Borloo pour gérer la situation à Grenoble.
- Et l’inévitable de Longevialle qui a déclaré qu’il faisait une liste, proteste contre cet accaparement du centre par les autres alors qu’il dit représenter, et lui seul, le vrai centre.
- Vous avez dit centre gauche ? Les deux élus ex-Modem de la majorité grenobloise (Gemmani et Bachir Cherif) se déclarent de centre gauche. Il est vrai que par rapport au centre de gravité politique de la majorité municipale ils peuvent se sentir au centre gauche, par contre dans la vraie vie ils sont de centre droit comme les autres composantes centristes.
A droite, comment va s’en sortir l’UMP ?
On devrait avoir des nouvelles de Paris dans peu de temps. Pour l’instant il y a 4 listes possibles : Bonzy, Dumolard, Chamussy et la liste imposée par l’appareil UMP.
Mots-clefs : Droite, Municipales 2014, Rassemblement Grenoble une ville pour Tous
[…] est vrai que cette position du PG déjoue le plan consistant à voir partir seul au premier tour le Front de gauche (PC-PG). Le PG, lui, a fait le choix du […]