L’INSEE a produit une étude en octobre 2014 (Insee Analyses Rhône-Alpes N° 06) sur la Métro. En résumé : deuxième agglomération rhônalpine, Grenoble-Alpes Métropole représente 7 % de la population régionale et 36 % de celle de l’Isère. Son rayonnement scientifique et universitaire attire de nombreux étudiants, ainsi qu’une population d’actifs jeunes et diplômés. Avec 220 000 emplois, la métropole est le principal pôle d’emploi du département. Le chômage y reste toutefois élevé même s’il progresse moins vite qu’ailleurs. Du fait d’un mouvement de périurbanisation qui s’amplifie, la croissance démographique du territoire est faible.
En voici quelques extraits. Pour lire l’étude complète voir ici.
Un appareil productif spécialisé dans l’industrie de pointe et la recherche et développement scientifique
Grenoble-Alpes Métropole dispose d’un appareil productif fortement spécialisé dans les fonctions métropolitaines de conception recherche et de prestations intellectuelles. Les activités de recherche et développement et d’enseignement occupent 12,5 % des emplois. C’est 3,5 points de plus que dans les autres agglomérations de la région (territoire de référence). Trois universités, le Centre National de Recherche Scientifique de Grenoble et le Commissariat à l’Énergie Atomique offrent près de 10 000 emplois et font de Grenoble un pôle scientifique et universitaire de premier plan. Dans le domaine industriel, les secteurs de la fabrication d’équipements électriques et de produits informatiques, électroniques et optiques concentrent 4,6 % des emplois de la zone, contre 2,7 % dans le territoire de référence. Ainsi, Schneider Electric Industries avec environ 2 500 postes sur trois sites, Hewlett-Packard et STMicroelectronics figurent parmi les plus gros employeurs de la zone…
Une majorité d’actifs diplômés de l’enseignement supérieur long et une forte proportion de cadres
Grenoble-Alpes Métropole concentre plus de 8 % de l’emploi régional au cœur de l’agglomération. Quatre communes, Grenoble, Saint-Martin-d’Hères, Échirolles et Meylan, offrent 84 % des emplois de la métropole. En adéquation avec la spécialisation de l’appareil productif, les actifs du territoire sont fortement diplômés. Non seulement parce qu’en tant qu’étudiants, ils ont trouvé sur place une offre de formation conséquente, mais aussi parce que les activités économiques présentes attirent davantage les diplômés de l’enseignement supérieur long. Ces derniers représentent 28 % des actifs (23 % dans le territoire de référence). En conséquence, près d’un quart des actifs occupés de la zone sont des cadres et professions intellectuelles supérieures contre un cinquième dans le territoire de référence. Ils sont davantage implantés dans les communes du nord-est de l’agglomération, notamment à La Tronche, Meylan et Corenc. Les ouvriers ne pèsent quant à eux que 17 % des actifs occupés contre 19 % dans le territoire de référence. Cette sous-représentation s’explique par la faible présence des activités économiques les plus employeuses d’ouvriers : la construction, le transport et l’entreposage, la métallurgie et la fabrication de produits métalliques. Ils sont toutefois surreprésentés dans certaines communes du centre : Échirolles, Pont-de-Claix, Fontaine, Saint-Martin-le-Vinoux mais aussi Vizille au sud ou encore Domène à l’est…
Des navettes domicile-travail nombreuses et déséquilibrées
Comme toutes les grandes agglomérations, Grenoble-Alpes Métropole est un pôle d’emploi qui attire des actifs au-delà de son territoire. Ce dernier compte 33 000 emplois de plus que d’actifs occupés résidents. Un déficit d’actifs occupés qui s’est accentué depuis 1999 ; il devrait sans doute s’accroître encore dans les années à venir du fait de l’étalement urbain qui résulte de la périurbanisation. En conséquence, les navettes domicile-travail entre la métropole et sa périphérie sont nombreuses et déséquilibrées. En 2010, on recense plus de 56 000 entrées quotidiennes pour environ 23 000 sorties. Un quart des emplois de la zone est occupé par des « entrants » résidant à l’extérieur de la Métropole.
De nombreux navetteurs adoptent les transports en commun
Ces déplacements pendulaires ont des incidences fortes sur les conditions de transport dans le territoire : les actifs « entrants » passent quotidiennement plus d’une heure trois quart dans les transports et parcourent plus de 50 km par jour en moyenne, tandis que les résidents de la zone qui travaillent sur place font moins de 15 km en une quarantaine de minutes. Les résidents de la Métropole semblent trouver une alternative à la voiture dans les transports en commun et dans l’usage des véhicules à deux roues. En 2010, 28 % d’entre eux utilisent ces moyens de transport contre 23 % dans le territoire de référence, de sorte que les navetteurs de l’agglomération émettent, en moyenne, moins de CO2 par personne que ceux du territoire de référence. Pour les autorités locales, l’incitation à l’usage de transports alternatifs est aussi un moyen d’améliorer la qualité de l’air, assez médiocre, de l’agglomération.
Mots-clefs : Déplacements, ens. supérieur et recherche, social