Un budget 2015 construit autour de vrais choix

Publié le 27 février 2015
© Ville de Grenoble

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Le Conseil municipal du 23 février a voté le budget 2015, premier budget de la nouvelle majorité.

L’exercice était très difficile puisque il fallait réparer le passé, absorber le violent désengagement de l’Etat et commencer à préparer les budgets 2016 et 2017 où l’austérité imposée par l’Etat se poursuivra si le plan Valls n’est pas remis en cause. Le maire a rappelé la responsabilité des parlementaires PS de l’Isère d’avoir voté ce désengagement qui met à mal le fonctionnement des collectivités locales. La majorité a pris grand soin de cibler finement les économies importantes à faire en fonctionnement et investissement pour que les Grenoblois et leurs associations ne soient pas punis par cette politique récessioniste.

Les oppositions ont voté contre et ont été obligées de faire quelques propositions alternatives bien timides pour faire semblant d’être capables de proposer une autre politique financière.

La droite UMP a été fidèle à son idéologie néolibérale en lançant quelques idées d’augmentation ou de diminution des recettes et des dépenses mais sans proposer un nouvel équilibre budgétaire global, bref du discours et du vent. Demain on rase gratis : la droite propose de faire des miracles pour augmenter les recettes du budget de la ville. Par exemple elle se déclare capable de faire rentrer des recettes fiscales supplémentaires en relançant l’activité économique. La seule manière de le faire serait de multiplier les constructions dans la ville afin d’augmenter les bases fiscales, donc sur-densifier la ville !!! Le seul point précis est venu de Matthieu Chamussy qui a indiqué que la droite diminuerait de 1 M€ les frais de personnels permanents, c’est-à-dire les fonctionnaires et assimilés qui sont protégés par leur statut. Comme il n’y a pas suffisamment de départs à la retraite pour faire cette diminution, il y aurait alors des licenciements secs… Les personnels apprécieront.

Coté PS-GO, ils se sont sentis obligés de faire un amendement minimum pour essayer d’indiquer qu’ils pouvaient proposer quelques petits changements au budget. Leur amendement portait sur 424 000 € (sur un budget de 300 millions d’euros !!!), en diminuant quelques dépenses ici où là pour augmenter quelques subventions (il faut bien faire un peu de clientélisme). Mais surtout ne pas toucher à l’équilibre global du budget, étant incapables de proposer autre chose. Pour masquer leur incapacité à proposer une alternative, Paul Bron s’est moqué d’un budget alternatif qui avait été proposé par les élus « Ecologie et Solidarité » fin 2012, il y a plus de 2 ans.

Tout le monde peut aller revoir cette proposition qui changeait le budget de M. Destot-Safar-Bron de plus de 7 M€ et indiquait qu’on pouvait diminuer les impôts locaux de 6,5 M€ en supprimant des dépenses inutiles en fonctionnement et en investissement.

Ce budget alternatif proposait de mettre 1 M€ de frais de personnel en plus dans les quartiers, ce qui était l’application de la promesse électorale de MM. Destot-Safar-Bron en 2008 d’embaucher avec le conseil général des éducateurs de rue, promesse évidemment oubliée.

Si ce budget alternatif avait été adopté, la trajectoire financière de la ville aurait été transformée du tout au tout et aurait obligé l’ancienne majorité à une gestion beaucoup plus sobre qui aurait évité les dérives qui se sont accélérées en 2013 et qui ont mis la ville dans un très mauvais état financier. Fin 2012, la situation était très bonne, comme nous l’indiquions dans un papier du 21 décembre 2012 : « un budget 2013 de confort pour la majorité, pas pour les contribuables », et une baisse des impôts tout à fait possible.

P. Bron a pris le plus mauvais exemple pour son intervention. Un mois avant le vote du budget 2013, il y a eu le débat d’orientation budgétaire (DOB) et comme nous l’indiquions :

« Entre les propositions du DOB et le vrai budget, (en moins d’un mois), on découvre 7,5 M€ de plus de recettes de fonctionnement et d’investissement, de quoi permettre une baisse d’impôts sans problème. »

Ces nouvelles recettes avaient été cachées pour masquer la grande facilité financière qui caractérisait cette époque. Cela devenait une habitude, puisqu’un an plus tôt (le 22/12/2011) nous dénoncions une manipulation qui essayait de camoufler une situation financière trop favorable qui démontrait que l’augmentation des impôts n’était pas justifiée.

En deux ans l’ancienne majorité a détérioré à toute vitesse la situation financière de Grenoble.

Si le budget alternatif des élus Ecologie et solidarité avait été adopté, avec une évolution des dépenses de gestion de 1,5% par an (évolution soutenable), en 2015 les dépenses de gestion auraient atteint 243 M€ soit 7 M€ de moins que ce qui est inscrit au budget 2015 à cause des coups partis de l’ancienne équipe qu’il faut diminuer année après année. Donc un budget 2015 fondé sur ces bases beaucoup plus saines aurait permis avec 7 M€ d’impôts en moins de boucler le nouveau budget 2015. Ceci montre que, lorsqu’on augmente les dépenses notamment de personnel, il est très difficile de revenir en arrière. Un budget comme celui de Grenoble a une très grande inertie. Toute économie faite maintenant se répercute les années suivantes et au contraire, toute dépense se répercute à l’avenir. L’ancienne majorité a augmenté inconsidérément les dépenses alors qu’il fallait économiser pour financer les rythmes scolaires dans une enveloppe globale constante.

En mars 2014, les Grenoblois ne se sont pas trompés en mars en remerciant l’ancienne majorité qui les avait si maltraités durant les 6 années de mandat. Maintenant la nouvelle majorité doit réparer les dégâts et malgré un désengagement très violent de l’Etat construire un budget qui protège au mieux les habitants de la crise et applique ses engagements même si certains seront un peu ralentis par manque d’argent.

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