Monnaie locale complémentaire

Publié le 17 avril 2015

solLa ville de Grenoble soutient les initiatives qui veulent lancer une monnaie locale complémentaire. Un rapport sur les monnaies locales complémentaires (MLC) a été remis par Jean-Philippe Magnen, vice-président EELV de la région Pays de la Loire, et Christophe Fourel, chef de mission à la direction générale de la cohésion sociale, à la secrétaire d’Etat chargée du commerce, de la consommation et de l’économie sociale et solidaire.

Les deux auteurs proposent dans ce rapport un état des lieux en France et en Europe des expériences locales de monnaies complémentaires. Celles-ci sont reconnues depuis la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire de juillet 2014.

Pour Jean-Philippe Magnen : «Les monnaies locales sont porteuses de lien social, de solidarité et de dynamisme pour les particuliers, mais aussi pour les entreprises qui prônent le développement d’une économie territorialisée et de circuit court. La puissance publique doit désormais apporter sa contribution pour les dispositifs existants tout en veillant à laisser aux acteurs la pleine initiative de leurs projets»

Le rapport formule à ce titre 12 propositions concrètes pour le développement de ces MLC, qui permettront à terme une réappropriation de la monnaie par les citoyens et le retour nécessaire à une économie plus respectueuse de l’humain et de son environnement.

« POURQUOI DÉVELOPPER LES NOUVEAUX SYSTÈMES D’ÉCHANGE?

On peut mettre en avant trois principales motivations démarquant les MLC du système monétaire conventionnel: – localiser les transactions, en privilégiant l’usage local de revenus tirés d’une production locale. Il s’agit de renforcer un circuit complémentaire au circuit économique courant. Les MLC cherchent à articuler les espaces de formation des revenus, et les espaces de dépenses de ces mêmes revenus. Les mécanismes de MLC favorisent ainsi l’intégration des demandeurs et des offreurs locaux ; – dynamiser ces échanges au bénéfice des populations, et pour cela refuser l’accumulation, la conservation et la concentration de la richesse. Ainsi, les MLC tentent de montrer leur capacité à générer du développement économique local, du développement humain et du développement social à travers différentes formes d’engagement ou d’auto-organisation collective; – transformer les pratiques et les représentations de l’échange, notamment en orientant la consommation de manière à la rendre plus « responsable », c’est-à-dire plus respectueuse d’un développement durable et plus éthique. Les MLC visent en ce sens à faire émerger de nouvelles relations entre les partenaires des échanges en promouvant la constitution de liens interpersonnels dans et par l’échange. Au-delà de ces trois principales raisons, l’ensemble des initiatives monétaires étudiées au cours de la Mission participe d’une part à une véritable démocratisation de la monnaie et de ses usages et d’autre part à rendre le système monétaire plus résilient en cas de difficulté économique à travers ce que les promoteurs des MLC appellent « la biodiversité monétaire » (par opposition à la « monoculture monétaire »). »

Lire le rapport ici.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a adopté le 15 avril 2015 un avis sur les nouvelles monnaies. Il préconise de créer un statut juridique pour ces monnaies qui présentent certains risques (taux de conversion, problème de traçabilité des opérations…). S’agissant des monnaies locales complémentaires, il propose de confier aux collectivités le soin de mettre en place des systèmes de garantie et de remboursement. On peut trouver l’avis du CESE sur le site de localtis-info.

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