Rhône-Alpes, une région riche en dépit d’inégalités territoriales

Publié le 5 juin 2015

logo inseeL’INSEE publie le 1er juin une étude nationale (qui se décline dans les 22 régions) sur la pauvreté monétaire et les inégalités de niveau de vie en France métropolitaine sous un angle innovant en descendant au niveau de chaque commune alors que jusqu’à maintenant l’étude s’arrêtait au niveau des départements. De plus l’INSEE propose une analyse par région. Pour la région Rhône-Alpes l’INSEE résume la situation : « La région Rhône-Alpes affiche un niveau de vie médian parmi les plus élevés de France métropolitaine, le taux de pauvreté monétaire étant inférieur de deux points au niveau national. Le territoire présente toutefois des inégalités de revenus. Les niveaux de vie les plus élevés se trouvent dans les grands pôles urbains, qui hébergent aussi la majorité de la population la plus pauvre. Dans les territoires ruraux de la Drôme et de l’Ardèche, plus défavorisés, l’effet des politiques de redistribution sur la composition des revenus est marqué.

Voici un extrait de cette étude sur les grands pôles urbains de la région Rhône-Alpes :

« Des niveaux de vie plus élevés dans les grands pôles urbains

Les revenus les plus élevés se trouvent dans les plus grands pôles urbains. C’est particulièrement vrai dans les deux plus grandes aires urbaines (Lyon et Grenoble), dans les villes de l’espace frontalier lémanique (Annemasse, Thonon-les-Bains) ainsi qu’à Annecy. Font figure d’exception Saint-Étienne, Roanne, Oyonnax et, dans une moindre mesure, Valence.

Si le niveau de vie dans les grandes agglomérations est généralement élevé, celles-ci abritent aussi une population pauvre. Annemasse présente ainsi un taux de pauvreté particulièrement haut (11,5 %) au regard de son revenu médian, proche de 30 000 euros. Parmi les grands pôles urbains, c’est à Annecy que la part de population pauvre est la plus faible (moins de 8 %).

Plus globalement, les conditions de revenus sont d’autant plus défavorables dans les pôles urbains qu’ils sont de petite taille. Ainsi, le niveau de vie médian est inférieur d’environ 7 % dans les petits et moyens pôles par rapport aux grands pôles. À la différence des revenus, le taux de pauvreté est plutôt stable quelle que soit la taille des pôles.

Enfin, les communes isolées, situées hors de l’influence des pôles, sont celles qui présentent à la fois les niveaux de vie les plus bas et le taux de pauvreté le plus élevé, ce dernier atteignant, en moyenne, 16 % de la population. Le nombre de communes concernées est toutefois assez faible.

Des disparités marquées sont relevées au sein des villes, en lien avec leur structure. Ainsi, dans la plupart des aires urbaines, ce sont les villes-centres qui comprennent la majorité des ménages pauvres, en particulier les bénéficiaires de minima sociaux. C’est par exemple le cas des communes de Saint-Étienne, Roanne, Valence et Vienne, où le taux de pauvreté est supérieur à 20 %. Le constat est le même à Grenoble, où cette proportion s’élève à 18 %, alors même que l’aire urbaine est globalement favorisée. À l’écart des villes-centres, les banlieues sont souvent riches, bien que très fréquemment divisées en communes populaires et aisées, corrélativement à la présence ou non de logements sociaux. Enfin, un vaste espace périurbain abrite une population assez homogène socialement, le taux de pauvreté y étant assez faible (il n’est que de 8 % dans les couronnes des grands et moyens pôles urbains).

La métropole lyonnaise se démarque du reste du territoire en affichant des caractéristiques comparables à la région parisienne. À la différence des autres grandes aires urbaines rhônalpines, le niveau de vie est plus élevé au centre qu’en banlieue. Parallèlement, alors que les banlieues des aires urbaines abritent généralement une population plutôt riche, à Lyon, le taux de pauvreté est équivalent entre centre et banlieue, autour de 14 %… »

L’étude complète est à lire ici.

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