« Biomax », la chaufferie bois sur la Presqu’île, c’est parti…

Publié le 24 mars 2017

Depuis des années, le préfet demandait l’arrêt de la vieille chaufferie du CEA (au fioul lourd) et avec l’arrêt d’Isergie, il manquait une source de chaleur pour le chauffage urbain au Nord-ouest de la ville. Le projet de nouvelle chaufferie se discute depuis des années. Le 3 juillet 2015, le Conseil métropolitain avait approuvé le projet de construction d’une Nouvelle Unité de Production de chaleur biomasse (Biomax) située sur la ZAC Presqu’île, sous maîtrise d’ouvrage déléguée au groupement CCIAG-Territoire 38.
Le 21 mars la ministre de l’environnement a désigné les premiers lauréats d’un appel d’offres pour le développement de sources de production d’électricité et de chaleur à partir de biomasse. Elle précise que le projet Biomax, porté par la Métro est le premier projet qui bénéficiera d’un bonus car il a recours à l’investissement participatif.

Le 24 mars, la métropole approuve l’avant-projet définitif et les travaux devraient démarrer au 1er trimestre 2018 et Biomax devrait délivrer sa chaleur à partir de mars 2020. Elle devrait employer 17 personnes et délivrer de la chaleur dans le réseau du chauffage urbain et de l’électricité issue de la cogénération (si le dossier est accepté par l’administration). Elle pourra produire 183 GWh de chaleur et 37 GWh d’électricité. Avec cette nouvelle chaufferie biomasse, le taux d’énergie renouvelable délivré par le chauffage urbain passera de 60 à 70 %, d’où un gain dans les émissions de gaz à effet de serre et une diminution de la pollution atmosphérique.

La maîtrise d’œuvre de Biomax a été confiée à un groupement piloté par INGEVALOR. Le coût des travaux est estimé à 31,1 M€ sans cogénération et à 44,4 M€ avec la cogénération.

Il est prévu un dispositif de récupération d’énergie issue de la condensation des fumées, en vue du séchage biomasse qui permettra d’améliorer les performances du combustible. Ainsi que la mise en place d’un stockage haute pression de chaleur pour répondre aux pics de forts appels de puissance.
La délibération précise : « L’implantation de ce futur équipement est envisagée sur un terrain appartenant au CEA, dont les modalités seront définies au travers d’un bail à construction de 50 ans, à intervenir.
Il est à noter que les négociations foncières sont actuellement en cours avec le CEA, afin de trouver un accord permettant de maintenir le projet dans un équilibre économique acceptable du point de vue du futur coût de la chaleur pour l’usager.
A défaut d’accord la construction de l’équipement serait relocalisée sur un autre site. De la même façon, des échanges sont actuellement en cours avec les différents partenaires intervenant sur ce site, afin de conforter l’accès à la parcelle. »
A noter à ce sujet que l’élargissement de l’A480 peut poser des problèmes pour cette implantation et obliger à déplacer des réseau (notamment d’eau) ce qui peut coûter cher à la régie des eaux.
Autre problème à traiter : « Il est à noter que concernant le risque inondation, le projet est aujourd’hui basé sur l’hypothèse la plus favorable, à savoir l’implantation des bâtiments en limite de bande de 50 m par rapport au pied de la digue. Même si cette implantation, et les mesures compensatoires ont été présentées aux services de la Préfecture, cette hypothèse devra être validée lors de l’instruction des autorisations réglementaires. »
Il est aussi prévu de pouvoir arrêter la cogénération et de produire un maximum de chaleur en cas de grand froid, ce qui sécurisera le réseau.

L’enveloppe financière du projet (hors charges foncières et aménagements) atteint au total 57, 7 M€ HT en augmentation de 13 % par rapport à l’estimation initiale. Pour l’instant il y a environ 6 M€ de subventions de prévues, d’autres sont recherchées.

Maintenant que le projet est mieux défini, il devrait être possible d’évaluer (au prix du bois actuel) quel sera le coût de la chaleur produite par Biomax et l’impact que cela pourrait avoir sur le prix du chauffage urbain pour l’usager. La Métro prévoit d’amortir cet investissement sur une quarantaine d’années.

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