Une SEMOP pour gérer les parkings, un choix scandaleux !

Publié le 2 juillet 2017

Lors de son conseil du 30 juin, la métropole a décidé de confier la gestion des parkings en ouvrage à une SEMOP (société d’économie mixte à opération unique) à partir de juillet 2018, pour une durée de 5 à 8 ans. Seul le groupe du Rassemblement citoyen solidaire et écologiste s’est opposé à cette mauvaise solution.

La Métro avait fait examiner son projet par la CCSPL (Commission consultative des services publics locaux) réunissant des associations d’habitants, d’usagers et des élus le 13 juin, cette dernière a émis un avis défavorable car ce mode de gestion dans un partenariat public-privé très étroit est contraire aux objectifs politiques de la métropole. (voir nos articles précédents ici et ).

En effet dans son rapport de présentation la métropole rappelle : « Le mode de gestion du stationnement retenu devra répondre à des objectifs d’une plus grande maîtrise par la collectivité du service public du stationnement. La Métropole souhaite en effet bénéficier d’une réactivité et d’une souplesse de gestion, ainsi que d’une exploitation de qualité, dans un contexte de préservation des équilibres financiers du budget annexe stationnement. »

La meilleure maîtrise de la gestion du stationnement est une maîtrise 100% publique qui ne peut être assurée que par une gestion en régie ou par une Société publique locale (SPL).

La décision de confier la délégation à une SEMOP est contraire aux intérêts de la collectivité puisque d’après les services mêmes de la métropole cette solution sera nettement plus couteuse que la gestion par une SPL et pourtant avec des investissements inférieurs.

La SEMOP n’investira que 5,5 M€ et ne versera annuellement que 2,556 M€ de redevance à la Métro, alors que la SPL investirait 5,94 M€ et verserait 3,592 M€ de redevance soit 1 M€ de plus que la SEMOP par an !!!

En plus de l’avantage financier très net (de 5 à 8 M€), l’avantage de la SPL c’est de pouvoir associer la Métro avec la ville de Grenoble et le SMTC et permettre une souplesse de gestion très évolutive regroupant les futures politiques menées sur les parkings en ouvrage, les parkings relais et le stationnement payant sur voirie. Alors que la SEMOP ne peut gérer qu’une seule opération bien définie et non évolutive.

Cette décision est incompréhensible sauf à vouloir privilégier un partenaire privé dont on n’a pas besoin pour la gestion de ces parkings. La mise en concurrence de l’actionnaire privé est une opération délicate et sujette à des contestations des sociétés non retenues. Car pour une SEMOP, la mise en concurrence ne se fait pas principalement sur le contrat de délégation mais sur le choix de l’actionnaire privé.

L’ADES regrette cette décision contraire aux intérêts de la métropole et contraire aux automobilistes usagers de ces parkings dont l’utilisation doit être optimisée dans le cadre de l’agglomération apaisée et la transition écologique et énergétique.

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