Préfiguration d’un service public de la donnée énergétique

Publié le 6 octobre 2017

Le 29 septembre le Conseil de métropole a décidé d’expérimenter une plateforme des données énergétiques sur son territoire qui sera pilotée et contrôlée par la puissance publique et non laissée aux intérêts privés. La Métro est autorité organisatrice de la distribution d’énergie sur son territoire (sauf pour l’électricité où 39 communes sont sous la compétence du SEDI, le syndicat des énergies de l’Isère). A ce titre, elle est compétente en matière de contribution à la transition énergétique, de soutien aux actions de la maîtrise d’énergie, de concession de distribution publique d’électricité et de gaz, de création, d’aménagement, d’entretien et de gestion des réseaux de chaleur et de froid. Elle est en train d’élaborer son schéma directeur de l’énergie et mène une étude de préfiguration pour la mise en place d’un pôle public local de l’énergie avec les gestionnaires de réseau et l’ALEC (Agence Locale de l’Energie et du Climat). Ce pôle public devra remplir la fonction de service public de la donnée énergétique en assurant la gestion et l’exploitation de données relatives aux consommations énergétiques du territoire afin de répondre à trois objectifs :

  • donner aux habitants la possibilité de maîtriser leurs consommations énergétiques,
  • permettre aux gestionnaires de bâtiments d’optimiser leur fonctionnement énergétique,
  • évaluer la performance des politiques publiques de maîtrise de la demande en énergie.

Pour l’instant une expérimentation de gestion collaborative des données a été mise en place depuis 2012 sur la Presqu’ile à Grenoble. Cette plateforme collaborative et partagée donne accès à la gestion des données énergétiques, regroupant toutes les consommations d’énergie, de gaz, de chaleur et d’eau. Cette plateforme peut servir de base au service public de la donnée énergétique.

La délibération votée le 29 septembre décide de lancer une expérimentation qui permettra de tester la possibilité d’étendre la plateforme existante à l’ensemble du territoire métropolitain qui a environ 400 000 compteurs pour ces différents services, dont les nouveaux compteurs communicants :

« Cette généralisation et cette extension se feront sous le pilotage de la Métropole en tant qu’autorité compétente pour le soutien aux actions de Maitrise de l’Energie. Elle communiquera sur le déploiement de cette plateforme et sur ses différents usages : outil au service du citoyen, outil professionnel au service des gestionnaires de bâtiments et outil au service de la politique énergétique locale. La Métropole donnera la garantie que les données sont utilisées en toute transparence, dans le respect de la législation et de la protection des données personnelles, et à bon escient : à l’échelle individuelle dans un parfait respect de la transparence sur la protection de la donnée individuelle et à l’échelle territoriale comme outil d’aide à la décision pour des actions à mener au service de la transition énergétique. De tels éléments feront l’objet de présentation au comité des usagers de l’énergie de la Métropole, s’agissant particulièrement de la mise en place des contrats de tiers de confiance entre la Métropole et chacun des gestionnaires de réseau.

Il s’agira d’expérimenter une gestion multi-énergies et coopérative du territoire au service de la transition énergétique qui offrira à la fois la possibilité d’une implication citoyenne tout en validant les performances d’un outil de suivi à l’échelle métropolitaine.

La nouvelle plateforme, via son portail éco-citoyen, sera un outil proposé aux habitants, leur permettant de mieux connaître leurs consommations et de les accompagner dans des actions de sobriété énergétique. En effet, les citoyens constitueront le premier niveau d’utilisateurs de la plateforme. Le service sera entièrement gratuit pour l’habitant, il ne nécessitera aucun ajout de matériel si ce n’est un outil d’accès internet, la donnée étant collectée à partir des compteurs… 

Cette plateforme sera accessible aux gestionnaires de bâtiment, syndics de copropriété ou bailleurs sociaux qui constituent le deuxième niveau d’utilisateurs. Ils pourront ainsi bénéficier d’un suivi énergétique du bâtiment avec des données adaptées qui pourront servir d’éléments d’analyse pour les actions de rénovation et d’un accompagnement pour préparer les assemblées générales avec les données pertinentes. Dans le cas de chauffage collectif, les gestionnaires de bâtiment pourront également informer les habitants sur la part du chauffage collectif qui est pris en compte dans leurs charges.

Enfin, cet outil pourra permettre un véritable pilotage des politiques énergétiques du territoire. En effet, les données extraites de cette plateforme et agrégées à différentes échelles (ensemble de la métropole, territoire, quartier, bâtiment) permettront de mieux connaître le territoire en matière de consommation énergétique, d’en comprendre les évolutions et d’aider aux arbitrages…

La Métropole est seule maître d’ouvrage de la plateforme et à ce titre assure le pilotage du projet. Elle s’engage à définir les besoins et le cadre d’utilisation des données, à s’assurer du respect de la législation en matière de protection des données et de la réplicabilité des travaux menés… »

 

Mots-clefs : ,

Le commentaires sont fermés.