Le 10 juillet, l’AURG a rendu une étude sur les évitements de la carte scolaire des collèges dans l’agglomération grenobloise. Sans surprise, il ressort que ce sont dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville que le taux d’inscription dans le collège de secteur est le plus faible. Tant que la réputation des écoles et collèges ne sera pas meilleure dans ces quartiers, la fuite se poursuivra.
« Dans le cadre du suivi-observation du Contrat de Ville, l’Agence a exploité des données spécialement fournies par le Rectorat de l’Académie de Grenoble. Il s’agissait de mesurer les flux entre les lieux de résidence et les lieux d’inscription des collégiens, ainsi que d’éventuelles relations entre les mouvements, le genre, l’origine sociale et la réussite scolaire.
Les résultats ont été validés par la Direction de la cohésion sociale et de la Politique de la ville, le Service d’études statistiques, de la performance et de l’analyse de gestion (Sespag) et l’Inspection Académique.
En synthèse, quelques faits saillants :
- les collèges dont les secteurs de recrutement englobent les quartiers prioritaires figurent parmi ceux où le taux d’inscription dans le collège de secteur est le plus faible. Il apparaît que c’est avant tout à proximité des quartiers prioritaires qu’un évitement est décelable (cf. carte ci-jointe et téléchargeable, les lieux à fort indice d’évitement sont ceux où apparaissent des tâches rouges). Mais d’autres zones témoignent cependant d’un même phénomène.
- il est confirmé que les collégiens réussissent d’autant mieux les épreuves écrites du Diplôme National du Brevet que leurs parents appartiennent à une catégorie sociale élevée et inversement (que le lieu de résidence soit un quartier prioritaire ou non). La forte présence de catégories sociales « défavorisées » dans les quartiers prioritaires (45 % des élèves en moyenne contre 22 % sur l’ensemble de la métropole) induit donc de faibles réussites dans ces quartiers. Les éléments traités ne permettent cependant pas de savoir si la non-inscription dans le collège de secteur de ces collégiens (et le choix d’un autre collège) s’accompagne d’une réussite accrue.
- les collégiennes des quartiers prioritaires sont globalement plus fidèles au collège de secteur que les collégiens. Pourtant elles réussissent mieux leur parcours scolaire que leurs pairs masculins, et cet écart en faveur des collégiennes est plus fort qu’ailleurs dans la métropole. »