Les nouveaux stades de football critiqués dans une thèse, dont celui de Grenoble

Publié le 24 mai 2019
Stade des Alpes

Le 2 avril 2019, une thèse de doctorat en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives a été soutenue à l’Université de Rouen-Normandie par M. J. Moulard. La thèse est intitulée : « Nouvelle ressource et évolution du business model : une équation à plusieurs inconnues. Le cas des nouveaux stades du football français ».

Entre 2008 et 2016, 13 nouveaux stades de football ont vu le jour : 8 constructions nouvelles à Grenoble, Le Mans, Le Havre, Valenciennes, Lille, Nice, Bordeaux et Lyon et 5 rénovations de stade à Saint-Étienne, Marseille, Lens, Toulouse et Paris. Ces stades sont propriété des collectivités publiques sauf celui de l’OL à Lyon.

« Cette thèse évalue et explique l’impact économique des nouveaux stades sur l’écosystème d’affaires du football professionnel français. Entre 2008 et 2016, 13 nouvelles enceintes ont été créées ou ont été rénovées. L’objectif visé par ce programme est de permettre l’évolution des modèles de revenus des clubs, et en parallèle la baisse des subventions publiques qui leur sont versées… »

 Ce travail de thèse ne peut que satisfaire celles et ceux qui ont vivement contesté la construction du stade des Alpes et de son parking (qui ne sert à pas grand-chose) et qui estimaient que ce projet était trop cher (100 M€), trop grand (15 000 places auraient suffi) et mal placé (il aurait pu se faire à la place de l’ancien stade Berty, en agressant moins le parc Paul Mistral).

Ce travail de recherche dénonce les capacités des stades souvent surdimensionnées par rapport à la moyenne d’affluence, une sous-estimation du coût pour le secteur public, ils n’ont pas répondu aux espérances initiales…

Rappelons que la Région Rhône-Alpes avait justifié sa subvention à la construction du stade grenoblois au motif que le club devait accéder aux coupes d’Europe….

« Ainsi, aucune mutualisation d’expériences des 13 stades français n’a été effectuée durant le programme de rénovation. Pourtant, la compréhension des échecs initiaux des stades du Mans et de Grenoble auraient été salutaires pour servir l’intérêt général… »

En conclusion :

« Ainsi, la trop grande capacité d’accueil de certains stades et leur difficile modularité, les problématiques d’accessibilité ou le manque d’outils expérientiels sont des éléments identifiés dans de nombreux cas. Ces difficultés structurelles enclenchent inévitablement une hausse parallèle des coûts de construction et d’exploitation, eux-mêmes grandement sous-estimés… nous montrons que si une hausse des produits liés aux stades est réelle dans l’ensemble des clubs utilisateurs, elle ne permet pas, en revanche, de dégager un bénéfice financier pour les clubs. Pire, dans certains cas, le déficit d’exploitation est plus important avec le nouveau stade qu’avec l’ancien. Un premier échec qui est renforcé par l’implication financière, toujours importante, des collectivités publiques au sein des structures qui ambitionnaient pourtant de réduire leurs subventionnements.

Les stades français constituent donc une économie de pertes, pour un espace de consommation social – un impact final très éloigné des espérances initiales. »

Pour télécharger la thèse, cliquez ici.

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