Les déceptions du plan pauvreté

Publié le 23 août 2019

L’article de la journaliste Alice Mérieux sur le site « Challenges » fait le point le 14 juillet 2019 sur le plan pauvreté du gouvernement piloté par O. Noblecourt, notamment en interrogeant les diverses associations impliquées dans la lutte contre la pauvreté. Ces dernières s’interrogent sur les réalités qui se cachent derrière le discours optimiste du délégué interministériel qui pilote la stratégie macronienne qui veut mettre un frein à « ce pognon de dingue » dépensé pour l’action sociale. O. Noblecourt se prépare à une éventuelle candidature à la mairie de Grenoble en mars 2020, mais la place est déjà prise par Mme E. Chalas pour LREM. De plus son soutien à la politique de Macron le desservira fortement à Grenoble où la gauche et les écologistes restent majoritaires (voir le résultat des dernières élections européennes). Il est donc important de voir derrière les beaux discours, la pauvreté du plan pauvreté !

A propos du pognon de dingue que coûte la solidarité, le Canard Enchainé du 21 août fait un article de synthèse montrant que le gouvernement équilibre son budget en rognant à tour de bras sur les aides sociales : pompage sur le logement social, retraites complémentaires, ponction sur la sécurité sociale et sur les chômeurs…

L’article de Challenges :

« Annonces enjolivées, retards dans la mise en œuvre, faibles moyens : neuf mois après son lancement, le plan pauvreté laisse le secteur associatif sur sa faim.

Tout feu tout flamme, Olivier Noblecourt l’assure : « Toutes les mesures nationales de la stratégie de lutte contre la pauvreté sont en place ! » Le délégué interministériel chargé de la lutte contre la pauvreté égrène volontiers ces bonnes nouvelles depuis que le président de la République a déclaré, le 13 septembre au Musée de l’Homme, vouloir « en une génération éradiquer la pauvreté extrême » : « Sur la politique familiale et le jeune enfant, tous les clignotants sont au vert. “Bonus mixité” dans les crèches ; formation de 600 000 professionnels de la petite enfance ; maraudes dans les quatorze métropoles ; petits- déjeuners gratuits pour 30 000 élèves et 100 000 à la rentrée ; formation obligatoire jusqu’à 18 ans passée, dans l’indifférence générale, dans la loi Blanquer… » Il est fier aussi de la mise en route de la plateforme de travail collaboratif, qui va « forcer tous les acteurs à bosser ensemble ». Et il peut se targuer du soutien bienveillant du milieu associatif. Mais jusqu’à quand ?

Zones de flou

Echaudées il y a un an par le report de l’annonce du plan pour cause de Mondial de football, les associations déchantent depuis le beau discours d’Emmanuel Macron. D’abord, parce qu’il a survendu son plan. En annonçant ses 21 mesures pour « un nouveau modèle social de l’émancipation », il « a fait un peu d’esbroufe », dénonce Jean-François Maruszyczak, délégué général d’Emmaüs. En particulier sur le service public de l’insertion, l’une des grandes innovations annoncées. Une « grande concertation » sera lancée en septembre pour un projet de loi en 2020. Mais « je ne peux rien en dire, admet François Soulage, ex-patron du collectif Alerte, pourtant proche de Noblecourt. On ne sait absolument rien de ce qu’ils veulent faire ! » Prometteur…

Même sur les engagements très concrets, le plan fait de la « gonflette ». La soi-disant « extension » à 500 000 personnes de la garantie jeunes, dispositif d’accompagnement des 16-25 ans vers l’emploi ou la formation ? « En fait, c’était 500 000 sur le quinquennat, soit 100 000 par an, recadre le président de l’Union nationale des missions locales, Jean-Patrick Gille. Or, nous en sommes déjà à 94 000, ce n’est pas une extension incroyable. » La généralisation des « territoires zéro chômeur » ? « Pour cela, il faut une loi, qu’on attend depuis des mois, s’énerve Claire Hédon, qui préside ATD Quart- Monde. Et Richard Ferrand nous fait encore lambiner. » Le président de l’Assemblée nationale leur a en effet fait savoir qu’il n’y avait plus de place dans l’agenda parlementaire avant décembre. Le tarif de cantine à 1 euro ? « Cela existe déjà depuis longtemps et même à moins cher ! ironise le président du département de la Seine-Saint-Denis, Stéphane Troussel. Et ce sont les communes qui vont payer. »

Pour lire l’article en ligne, voir ici.

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