Alors que le plan pauvreté du gouvernement se perd dans des méandres mous et flous, une proposition récente de l’Observatoire des inégalités simple à mettre en œuvre, qui ne couterait que 7 milliards d’euros, mettrait l’ensemble des personnes de plus de 18 ans au-dessus de 860 € par mois (seuil de pauvreté à 50% du niveau de vie médian).
« La proposition d’un revenu minimum unique garantit un niveau de vie mensuel de 860 euros pour une personne seule, de 1 810 euros pour un couple avec deux enfants. Il inclut d’éventuelles autres allocations perçues par ailleurs (famille ou logement notamment). Les personnes qui touchent déjà des allocations dont le total est supérieur à celui du RMU, ne verront pas baisser leurs allocations. Fixé au seuil de pauvreté à 50 % du niveau de vie médian, le RMU élimine la pauvreté à ce niveau.
Les principaux gagnants de cette proposition sont d’abord les 18-25 ans qui ne peuvent pas prétendre aujourd’hui au RSA, sauf conditions très particulières. Ensuite, les allocataires du RSA et de l’allocation spécifique de solidarité (chômeurs en fin de droits) qui ne perçoivent que 500 euros par mois hors autres allocations. Pour eux, nous évaluons le gain à 150 euros mensuels environ pour un célibataire.
Nous estimons le coût de la mesure à sept milliards d’euros par an, ce qui est largement à la portée des finances publiques. Le gouvernement s’apprête à réduire l’impôt sur le revenu de cinq milliards d’euros par an et les recettes de la taxe d’habitation de 20 milliards d’euros. Pour rappel, l’ensemble des niches fiscales coûte à la collectivité 100 milliards d’euros chaque année. :
Notre proposition permet d’assurer un niveau de vie minimum à tous sous conditions de ressources, ce qui la distingue des propositions beaucoup plus coûteuses de revenus universels, sans prise en compte des revenus. Elle va dans le même sens que l’augmentation déjà réalisée du minimum vieillesse et de l’allocation adulte handicapé qui se situent déjà au niveau du RMU. Elle s’inscrit également dans le cadre de l’augmentation récente de la rémunération minimum du travail, avec la hausse de la prime d’activité. Économiquement, la dépense publique destinée à financer le RMU a l’avantage d’être immédiatement réinjectée dans l’économie et a donc un effet positif sur la croissance. Ce dispositif a aussi l’avantage de pouvoir être mis en place rapidement et simplement.
Bien sûr, nous ne réglons pas la question de fond de la pauvreté et du chômage avec le RMU. Il n’en demeure pas moins qu’il constituerait un progrès social majeur, comparable à la mise en place de la couverture maladie universelle. »
Pour lire le texte complet de la proposition de Louis Maurin et Noam Leandri ; la méthode de calcul de l’estimation du coût total du RMU ; cinq cas-types qui montrent le complément apporté par le RMU selon la situation sociale et la composition du ménage, cliquer ici.