Lutte contre les drogues : Grenoble lauréate de l’appel à projets Mildeca

Publié le 27 septembre 2019

La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) avait lancé en février l’édition 2019 de son appel à projets à destination des collectivités locales : « Prévenir ensemble à l’échelle d’un territoire les comportements à risque des jeunes liés à aux substances psychoactives ».
L’objectif de cet appel à projets, doté de plus de 1 million d’euros était de sélectionner et d’accompagner des initiatives innovantes et ambitieuses de prévention des conduites à risques conduits à l’échelle d’un territoire, et impliquant pleinement les populations. Il s’agissait notamment de :

  • renforcer l’information de tous afin de changer les représentations ou idées reçues associées aux produits psychoactifs (alcool, tabac, cannabis), et aux dommages associés et provoquer ainsi une prise de conscience citoyenne ;
  • intervenir spécifiquement en faveur des jeunes pour réduire les comportements à risque, qu’il s’agisse des consommations ou de la participation à des trafics de stupéfiants.

La ville de Grenoble avec 14 autres collectivités a été désignée lauréate de l’appel à projet de la Mildeca et recevra à ce titre une subvention de 221 040 euros. Grenoble prend la suite de Fontaine qui avait été désignée ville lauréate en 2018.

Le conseil municipal du 23 septembre a adopté la convention entre la ville et la Mildeca, voici le texte de la délibération :

« La consommation de produits psychotropes est massive dans notre pays. Grenoble n’échappe pas à cette réalité. Afin de comprendre les réalités locales, dans le cadre de son Plan Municipal de Santé 2016-2020, la Ville de Grenoble a lancé en 2017-2018 une étude diagnostique autour des « Conduites addictives dans la population grenobloise ».

En 2018-2019, la Métropole a fait réaliser une étude complémentaire « croisant les enjeux des conduites addictives et de consommation de substances psychoactives chez les jeunes avec ceux du trafic de stupéfiants ». Ces études ont notamment révélé que l’usage de substances psychoactives chez les jeunes de 17 à 25 ans s’effectue très souvent par mimétisme et est marqué par un sentiment de normalité élevé.

De plus un phénomène d’hyper-alcoolisation occasionnelle des jeunes est très répandu (notamment dû à l’importante population étudiante à Grenoble) et l’usage de substances psychoactives par les consommateurs festifs est banalisée (leur consommation porte particulièrement sur la MDMA ou l’ecstasy).

A cette banalisation de la consommation s’ajoutent des réseaux d’approvisionnement de produits illicites très structurés. Cette emprise du trafic sur certains quartiers insécurise les habitants et impacte fort négativement leur quotidien. Les services de police et de justice œuvrent dans leur domaine respectif pour endiguer et lutter contre ces phénomènes. Le renfort des effectifs de police souhaité par la ville de Grenoble permet désormais de consacrer davantage de moyens à la lutte contre les stupéfiants.

La consommation de produits psychotropes est donc à la fois d’une question forte de santé publique et une question de tranquillité publique.

Face à ces constats, forte de ses partenariats avec les services de l’Etat, les associations, et d’autres collectivités, et dans la continuité des différentes politiques volontaristes menées dans les champs de la prévention, de la réduction des risques et des dommages, de la médiation et de la répression, la Ville de Grenoble a décidé d’accentuer son engagement sur ce sujet complexe en répondant à l’appel à projet 2019 de la Mildeca.

Sa candidature a été retenue et elle percevra une subvention de 221 040 euros.

Ainsi soutenue par la Mildeca, la Ville souhaite réduire les nuisances rencontrées par les habitants sur différents registres, et réduire les risques et les dommages provoqués chez les consommateurs.

L’objectif est donc d’agir sur tous les leviers : réduction des risques, prévention de l’entrée en trafic, sensibilisation nécessaire des clients…

La convention contient donc un programme de 22 actions à engager concernant l’information, la communication, la formation et la prise de conscience citoyenne (volet 1 de la convention) et concernant l’intervention en faveur des jeunes concernés par des comportement à risque lié au substance psychoactives : consommation à risque et/ou participation à des trafics de stupéfiants (volet 2 de la convention). Les annexes de la convention détaillent les actions proposées par la Ville et retenues par la Mildeca. Ces actions se déploieront sur 3 années et seront menées, comme ce sujet complexe l’exige, de façon transversale au sein des différents services de la ville. »

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