Gratuité(s) des transports publics pour les usagers : une étude du GART

Publié le 4 octobre 2019

Le 2 octobre, le GART (Groupement des autorités responsables de transport) met sur son site le résultat de l’étude confiée au bureau d’études ITER. Cette étude, s’est déroulée de février à août 2019, elle est intitulée « Gratuité dans les transports publics : une étude du GART pour objectiver le débat »

Elle met en exergue neuf enseignements clés :

  • Le GART respecte la libre administration des collectivités territoriales.
  • La gratuité n’existe pas dans l’absolu.
  • La gratuité est d’abord et avant tout une décision politique.
  • La gratuité a un impact en matière de fréquentation, qui ne peut pas être durable sans une politique d’offre volontariste.
  • Aucune étude ne permet de démontrer que la gratuité apporte des réponses à des problématiques sociales telles que l’isolement de certaines catégories de population, ou encore, l’insuffisance de mixité sociale.
  • Si la gratuité peut être pertinente pour certains réseaux, elle n’est pas nécessairement une solution durable pour tous et en particulier les réseaux de grande taille.
  • L’impact de la gratuité sur le report modal de la voiture particulière vers les transports publics reste très difficile à mesurer.
  • La gratuité pose indéniablement la question du versement transport et plus globalement du modèle économique français des transports publics.
  • La gratuité interroge la capacité des collectivités à se doter d’outils d’évaluation et de suivi de cette mesure.

Le GART conclut :

« Lorsqu’est abordée la gratuité des transports publics, il n’est pas rare de voir s’affronter des avis divergents, pour ou contre, lesquels n’évitent pas toujours les idées préconçues sur la question. Ainsi et à titre d’exemple, il n’est pas rare d’entendre dire que la gratuité augmenterait l’insécurité dans les transports, ou encore, qu’elle favoriserait considérablement le report modal de la voiture particulière vers les transports collectifs… Ces idées, très imprégnées dans la mentalité collective, ne reposent sur aucune démonstration objective et ne sont, le plus souvent et comme nous l’avons montré dans notre étude, pas avérées.  Tout l’enjeu de cette étude a donc été d’objectiver les raisons qui peuvent soutenir la décision politique de mettre en œuvre la gratuité ou bien, a contrario, de ne pas la décider. Notre travail n’a pas été de prendre parti « pour » ou « contre » la gratuité mais d’apporter des éléments et des préconisations objectifs à la disposition des AOM qui abordent ce sujet. Nous espérons ainsi aller au-delà des idées préconçues et contribuer, autant que faire se peut, à dépassionner le débat. Notre travail, fondé sur des investigations auprès de réseaux représentatifs de ceux qui sont passés à la gratuité, a montré que les effets de sa mise en œuvre sont, souvent, difficiles à objectiver par manque d’outils de suivi et d’évaluation à l’échelle locale. Par exemple, à la question « la gratuité totale permet-elle de rendre plus attractif le commerce de centre-ville, tant en termes de fréquentation que de rentabilité des commerces ? », nous avons des difficultés à apporter des réponses quantitatives dans la mesure où les réseaux n’ont pas véritablement mené d’études de terrain sur le sujet. Dans tous les cas, notre étude ouvre des pistes de réflexions afin d’avancer dans une meilleure connaissance des enjeux et des conséquences de la gratuité totale…

Pour télécharger l’étude complète, cliquez ici.

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