« Cadre de vie et sécurité » : la majorité des indicateurs en baisse au niveau national

Publié le 21 décembre 2019

L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) présente l’édition 2019 de l’enquête annuelle « Cadre de vie et sécurité » réalisée en partenariat avec l’INSEE.  Il s’agit d’un bilan national concernant la délinquance subie par les personnes physiques : violences, menaces, vols, tentatives de vol, actes de vandalisme, fraudes à la carte bancaire…

Il ne s’agit pas des données issues des rapports faits par les forces de l’ordre, mais d’une enquête de victimisation. Un échantillon de population est interrogé et l’étude détermine quelle proportion des personnes interrogées a été victime de violence. Il s’agit donc de chiffres obtenus par extrapolation et non de données brutes. Mais ces chiffres représentent mieux la réalité car toutes les victimes ne vont pas porter plainte, on le sait notamment pour les violences faites aux femmes. L’année 2018 a vu un nombre important d’indicateurs en baisse. Le seul indicateur qui augmente fortement est celui des débits frauduleux sur comptes bancaires ; les autres sont stables ou à la baisse.

Les atteintes aux biens : les cambriolages réussis ont diminué en 2018. Le taux d’échec des cambriolages est passé de 49 à 56 % dans la même période grâce notamment au le développement des alarmes et des systèmes de télésurveillance.  Les vols de deux-roues à moteur diminuent fortement : ils sont passés de plus de 100 000 en 2015 à 44 000 en 2018. Concernant les vols de vélos, ils restent stables, à niveau assez élevé : s’il y avait en 2006 312 000 de ces vols, ils sont aujourd’hui 318 000. Dans les trois quarts des cas les victimes ne déposent pas plainte. 

Les atteintes aux personnes : les vols dits « personnels » (sac à main, portefeuille, etc.), sont en baisse dans le cas de vols avec violence. Après un pic en 2013 (372 000), leur nombre est retombé en 2018 à 166 000. En revanche, les vols sur personne sans violence (pickpockets) restent à un niveau élevé, avec près d’un million de cas.
Les violences physiques « hors ménage » touchent 1,3 % de la population. Leur nombre reste relativement stable depuis 2006, oscillant d’une année sur l’autre entre 600 000 et 800 000. Les enquêteurs notent toutefois une tendance continue à la hausse depuis 2016. 41% de ces atteintes se déroulent dans la rue.

Pour ce qui concerne les violences sexuelles, l’enquête distingue celles qui se déroulent hors du ménage de celles qui ont lieu au sein de celui-ci. Dans les deux cas, les chiffres ont connu un pic l’an dernier, que l’on peut relier au phénomène #MeToo et à la libération de la parole qui s’en est suivie. Après ce pic à 265 000 en 2017, les violences sexuelles hors ménage ont un peu diminué l’an dernier (185 000). Seulement 13 % des victimes ont déposé plainte.

Concernant les violences (sexuelles ou pas) au sein des ménages, elles restent à un niveau élevé : 425 000 en 2017, 380 000 l’an dernier. Dans le cas de violences non sexuelles, les femmes sont victimes dans 68 % des cas ; pour les violences sexuelles, ce chiffre monte à 88 % et 92 % des victimesvivent encore avec l’auteur des violences au moment de l’enquête !

Les arnaques et les escroqueries sont en hausse : les escroqueries bancaires sont en augmentation constante. En 2010 le nombre de débits frauduleux était de 500 000, en 2018 il atteint 1,26 million. Dans 40 % des cas, le montant est inférieur à 100 €. Ces fraudes résulteraient dans 47 % des cas de sommes subtilisées lors d’un achat sur internet. Seules 23 % de victimes seulement déposent plainte. Concernant les « arnaques », elles auraient concerné 1,2 million de personnes en 2018. Il peut s’agir de paiement pour un produit ou un service jamais rendu (36 % des cas), de chantage (16 %) ou encore de frais additionnels indus (14 %). Seulement 17 % des victimes ont été indemnisées après ces faits.

Sur le site du ministère de l’intérieur (Service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI) on trouve de très nombreuses données concernant les atteintes aux biens et aux personnes. Par exemple tout dernièrement est éditée une étude intitulée :

« Distance entre le domicile des auteurs présumés et le lieu de leurs faits de vols : la proximité est de mise »

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