Un intrus au Conseil municipal

Publié le 21 décembre 2019
©Ville de Grenoble

Il y a deux raisons très claires pour ne pas reconnaitre à M. Carignon une légitimité à participer aux délibérations du Conseil municipal, même si la légalité le lui permet, sauf s’il est intéressé à l’affaire en débat ce qui peut arriver.

La première raison que tout le monde connait et qui a été rappelé avec précision par Claude Coutaz lors d’un vœu aux parlementaires (voir ci-dessous) qui devrait éloigner les corrompus de leurs victimes. Avoir fait l’acte le plus grave qu’un élu puisse commettre devrait le disqualifier définitivement.

La deuxième qui a été révélée avec clarté au Conseil municipal du 16 décembre, c’est de découvrir un élu qui tourne le dos à l’intérêt général en pratiquant exclusivement du pur clientélisme, en profitant de toutes les délibérations pour alimenter sa propre campagne électorale et non les intérêts de la collectivité. Peu importe que ce soit des séries de mensonges, la fin justifie les moyens.

Pourtant la loi impose que le Conseil municipal règle par ses délibérations les affaires de la commune et non des intérêts privés d’un candidat aux élections municipales.

Vœu du Conseil municipal relatif au dépôt d’une loi :

Le Conseil municipal a voté à une large majorité, un vœu en direction des parlementaires pour qu’ils complètent la loi « pour renforcer l’interdiction à toute personne condamnée pour des faits de corruption ou de détournement de fonds ou de bien public, de briguer un mandat électif »

Notre pays traverse une crise démocratique profonde dans laquelle l’exigence d’exemplarité et d’éthique en politique se fait de plus en plus forte.
Ici à Grenoble, parce qu’aucune loi ne l’interdit suffisamment, un homme politique peut à nouveau participer à la vie publique de la ville qu’il a ruinée en vendant le service public de l’eau à un grand groupe privé pour son intérêt personnel.
Cette situation trouble considérablement nos concitoyens et entretient leur manque de confiance dans nos institutions, aggravant en cela la crise démocratique.

Pour ces raisons, le Conseil Municipal décide :

  • d’interpeller tous les parlementaires pour qu’ils déposent une proposition de loi ayant pour but de modifier l’article 131-26-1 du code pénal, lequel prévoirait que la peine d’inéligibilité puisse être prononcée à titre définitif à l’encontre d’une personne exerçant une fonction de membre du Gouvernement ou un mandat électif public au moment des faits.
  • de demander au Maire de porter cette interpellation et de lui rendre compte des réponses qu’il aura obtenues. »

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