
Comme un certain nombre de maires ou de candidats en mal de communication facile, proposaient de désinfecter l’espace public pour combattre l’épidémie de Covid-19, la Direction générale de la santé a saisi le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) le 26 mars sur l’opportunité d’une telle désinfection dans le cadre du confinement actuel. Il était demandé au HCSP :
« – d’effectuer une analyse comparative des pratiques de nettoyage ou de désinfection du milieu extérieur déployées dans d’autres pays fortement touchés par l’épidémie de COVID-19, en particulier la Chine et la Corée du sud ; et, à partir de cette analyse et des connaissances disponibles sur le SARS-CoV-2,
– d’indiquer si la mise en œuvre de telles pratiques est opportune au regard du bénéfice attendu, en termes de protection de la population contre le SARS-CoV-2, et des risques potentiels pour le public, les professionnels en charge du nettoyage et l’environnement ;
– de préciser si des précautions particulières devraient être prises si ces pratiques étaient mises en œuvre »
Après analyse le HCSP recommande :
« Devant l’absence d’argument scientifique de l’efficacité des stratégies de nettoyage spécifique et de désinfection de la voirie sur la prévention de la transmission du SARS-CoV-2 (en dehors de son impact psychologique sur la population) :
• de ne pas mettre en œuvre une politique de nettoyage spécifique ou de désinfection de la voirie dans le contexte de l’épidémie de COVID-19 ;
• de continuer d’assurer le nettoyage habituel des voiries et d’assurer le nettoyage et la désinfection à une fréquence plus régulière du mobilier urbain avec les équipements de protection habituels des professionnels ;
• de ne surtout pas employer d’appareils pouvant souffler des poussières des sols de type souffleurs de feuilles. »
L’avis du HCSP est à lire ici.
Mots-clefs : maire, santé, services publics