Actualité politique de la métropole

Publié le 11 septembre 2020

Yann Mongaburu, au nom des deux groupes d’élus UMA et CCC a invité les élu-es des deux autres groupes (Actes et NMC) qui formaient l’ancienne majorité à se réunir à Vizille le vendredi 11 septembre pour échanger, à huis clos, sur la possibilité de reconstruire une majorité de gauche, écologiste et citoyenne, comme celle qui a dirigé la métropole depuis mars 2014. Cette existence d’une majorité politique claire a été mise à mal par Christophe Ferrari lors de son élection le 17 juillet.

Cette heureuse initiative est venue de l’élu qui n’a jamais varié depuis le 28 juin sur les positions qu’il a défendu concernant l’avenir de la métropole et notamment, ce qui sera repris plus tard par Ch. Ferrari, sur la reprise en main par les communes de tout ce qui touche à la proximité.

Construire une majorité suppose de se mettre d’accord sur un projet commun, sur des valeurs politiques communes ce qui nécessite d’être clair sur le périmètre politique de cette majorité et évidemment de trouver des modalités de gouvernance en accord avec les principes démocratiques qui respectent les réalités politiques issues du vote des électeurs dans l’ensemble des communes en mars et juin 2020. Le périmètre politique ne peut pas s’ouvrir à des groupes d’élu-e-s se réclamant de LREM, de la droite et de l’extrême droite.

Le texte écrit le 15 juillet par Yann Mongaburu et transmis aux élu-e-s des 4 groupes avant la séance du 17 juillet, est un bon point de départ pour reconstruire une majorité de gauche, écologiste et citoyenne permettant à la Métro, de se remettre vite au travail. Elle a déjà perdu beaucoup de temps à cause du blocage instauré par Christophe Ferrari qui a attendu le dernier moment pour convoquer le conseil métropolitain et qui a arrêté le Conseil du 17 juillet en refusant de mettre en place les vice-présidents, le bureau et les représentations dans les organismes extérieurs.

Voici ce texte important de Yann Mongaburu.

«Amplifier les transitions et la justice sociale et territoriale

Chères et chers collègues,

De 2014 à aujourd’hui, nous avons construit la Métropole : transferts de compétences, de budgets et de personnels, des communes vers la Métropole, puis du Département vers la Métropole. Schéma directeur de l’énergie, Plan Local d’Urbanisme Intercommunal, Plan de Déplacements Urbains, Règlement de Publicité, Plan Climat, Schéma directeur déchets ou encore Programme Local de l’Habitat, le mandat qui s’achève fut intense mais nous pouvons être fiers des bases solides que nous avons posées pour notre maison commune métropolitaine et ce, malgré des baisses constantes de dotations de la part de l’état.

Le mandat qui s’ouvre aujourd’hui sera différent, sans transfert imposé. Il peut, il doit être un mandat de transformation des politiques, pour gagner en sens, en efficacité et en solidarité. Lors des élections municipales et métropolitaines, nos habitants ont exprimé un fort désir de transitions ; les acteurs associatifs et économiques confirment qu’ils sont prêts à aller plus loin. Nous sommes attendus et il n’y a plus de temps à perdre. C’est ce qui doit nous guider dans la construction d’une nouvelle majorité des gauches, des écologistes et citoyenne. C’est cet arc politique qui a permis de construire notre Métropole ; il a été aujourd’hui renforcé par les urnes pour amplifier les transitions sociales, climatiques et économiques en s’appuyant sur des services publics robustes et innovants. Notre territoire foisonne de pépites et de talents, de pionnières et pionniers, d’énergies positives, de cols bleus et de cols blancs, de scientifiques et d’artistes.

Le rôle d’une Métropole est de fixer un cap commun pour amener notre territoire de l’avant. Elle a aussi le rôle fondamental d’animatrice, de facilitatrice des coopérations et d’entraide entre les communes. Défis et responsabilité collective : nous sommes appelés à écrire un nouveau pacte de gouvernance qui remet les maires au cœur de leurs communes et de l’intercommunalité en leur confiant le pilotage de proximité des politiques publiques métropolitaines. Au plus près des réalités de terrain, je propose la mise en place de guichets uniques dans les communes sur la voirie et les espaces publics, sur le commerce, sur l’emploi, …, comme d’autres Métropoles l’ont déjà engagé. L’expertise des agents et les budgets métropolitains doivent être mis à disposition des maires parce que les élus locaux sont et seront toujours les plus à même de fixer la déclinaison locale des politiques publiques et d’organiser par là même le dialogue de proximité avec les habitants. Pour éloigner le risque de technostructure nous souhaitons remettre les élus métropolitains et communaux en situation de piloter : séminaire de majorité dès septembre, conférences territoriales laissant place au débat et à l’échange, vice-présidents pluriels et pleinement en charge de leur délégation. Il s’agira également de saisir l’occasion d’élargir la coopération avec les entreprises à la fois pour engager la relocalisation des productions qui nous sont nécessaires mais aussi pour que les innovations locales puissent se transformer en ré-industrialisation du territoire. Changements de motorisations des véhicules, hydrogène vert, santé, …, autant d’innovations que nos entreprises sont prêtes à engager pour concilier économie et écologie.

Aujourd’hui plus que jamais dans notre histoire, le défi climatique, les fragilités sociales et territoriales constituent les enjeux majeurs auxquels nous devons faire face. Nous avons les cartes en main, personne ne sera laissé au bord du chemin. Les trois sources les plus émettrices de gaz à effet de serre sont aussi les trois postes qui pèsent le plus sur le portefeuille des ménages : logement, mobilités et alimentation. Les collectivités locales disposent de leviers d’actions pour agir très concrètement et en faire des politiques créatrices d’emplois locaux pérennes. La santé financière de la Métropole nous offre la possibilité d’envisager un plan d’investissements qui permette de lier activité et résilience. Elle devra aussi via des fonds de solidarité et une mise à disposition de son expertise venir épauler et accompagner les communes en difficulté financière. Pour le logement, nous devrons construire mieux, isoler davantage le collectif et l’individuel, accompagner l’investissement des communes pour l’isolation des bâtiments (des écoles en premier lieu) et repenser la production et la consommation énergétique grâce au tiers investissement. Pour les mobilités, nous pouvons réussir à la fois le « RER à la grenobloise » pour améliorer l’accessibilité quotidienne depuis les territoires périurbains et voisins mais aussi la sécurisation des piétons et des personnes à mobilité réduite dans chacune de nos communes, au profit des anciens comme des enfants, et entre nos communes la sécurisation des modes actifs pour accompagner la croissance exponentielle du vélo et notamment celle du vélo à assistance électrique. Nous pouvons engager sans plus attendre des premières étapes de gratuité des transports en commun, pour faire rimer les nouvelles mobilités avec plaisir et universalité. Enfin, pour l’alimentation, au-delà de l’essentielle préservation foncière, nous pouvons accompagner les compléments de revenus – et d’activités – nécessaires à nos agriculteurs. La coopération entre les collectivités et les investissements pour réussir la transition de nos cantines, la commande publique plus locale, le confortement de nos marchés de producteurs locaux, l’éducation alimentaire des plus jeunes comme des adultes seront la clef de voûte de notre politique. Le confinement a révélé l’envie de revenir à une alimentation plus locale et mieux tracée, c’est le moment opportun de repenser la chaîne et la production dans son ensemble.

Le Président de la Métropole est l’animateur d’une équipe, il ne doit jamais jouer seul. Il est l’animateur d’une majorité politique plurielle que je souhaite de gauche, écologiste et citoyenne, au service d’un projet commun de territoire qui s’appuie sur les 49 municipalités. Durant le mandat qui s’achève, j’ai démontré ma capacité à construire du collectif, relier et dialoguer avec les communes afin de faire avancer les questions de mobilités (création d’un grand syndicat des mobilités, préservation de la ligne Grenoble-Gap, création de nouvelles lignes dans les nouveaux territoires et baisse des tarifs pour les plus éloignés) au-delà de nos frontières administratives pour l’intérêt général des habitantes et habitants de l’aire grenobloise. L’énergie que j’ai consacrée aux mobilités, je vous propose de la mettre plus largement au service de toutes les politiques du territoire métropolitain.

Amoureux du territoire et défenseur des biens communs, je suis et serai au service de toutes et tous pour construire et mettre en œuvre des politiques publiques bonnes pour aujourd’hui et bonnes pour demain. La feuille de route, c’est ensemble que nous l’écrirons, avec une équipe collective et plurielle réunissant toutes les communes dans leur diversité et toutes les expertises de la Métropole. Dans deux jours, il revient à la majorité de choisir l’équipe qui conduira notre territoire et son animateur. Pour ce faire, nous avons proposé à plusieurs reprises l’organisation d’une primaire interne afin de nous départager et que chaque conseiller métropolitain de la majorité puisse démocratiquement choisir en conscience pour que la majorité soit rassemblée et unie lors du Conseil d’installation. Chères collègues, chers collègues, il n’est plus temps d’opposer l’économie à l’écologie mais de les marier. La vie à l’heure métropolitaine est déjà une réalité pour nos concitoyens, il n’est plus temps d’opposer les urbains et les rurbains ou périurbains, la ville-centre et les villages, la Métropole à ses grands territoires voisins. Il est temps aujourd’hui d’embrasser pleinement les défis qui sont devant nous et de les relever ensemble, avec responsabilité. »

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