C’est un peu la panique à propos de la 5G, coté gouvernement

Publié le 18 septembre 2020

Pour essayer de sauver au moins les apparences, le gouvernement (Mmes Borne, Pannier-Runacher, MM. Véran et Lemaire) ont demandé le 2 juillet à différentes instances qui conseillent le gouvernement ( IGAS, CGEDD,CGE et IGF) qui ne sont pas des autorités administratives indépendantes, de rendre pour le 7 septembre un rapport concernant les enjeux techniques et sanitaires du déploiement de la 5G en France et dans le monde et faire des recommandations « afin de garantir le déploiement de la 5G conforme aux meilleures pratiques internationales en France à partir de la fin 2020 ».

Cette demande urgente cherche à trouver des soutiens pour que le 29 septembre 2020 soit justifié l’ouverture des enchères à l’attribution des fréquences aux 4 opérateurs français.

Et il faut faire oublier la demande de moratoire par la convention citoyenne pour le climat et de nombreuses associations et des élu-es.

C’est tellement la panique que Macron lui-même est obligé de caricaturer grossièrement les positions de celles et ceux qui s’interrogent sur cette course sans fin dominée par des intérêts privés internationaux.

L’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) qui a été sollicité pour donner un avis sur la 5G le 9 février 2019 ne rendra son rapport définitif qu’en 2021 et a indiqué que « Le travail d’identification des publications a mis en évidence un manque important, voire une absence de données relatives aux effets biologiques et sanitaires potentiels dans les bandes de fréquences considérées. De plus, les données de la recherche sur les fréquences les plus élevées entre 20 et 60 GHz, sont encore peu nombreuses. L’expertise consistera ainsi à étudier la possibilité d’extrapoler les résultats des travaux antérieurs sur les risques des diverses technologies (3G, 4G, wifi, scanner corporel) et les données de la littérature scientifique disponibles, pour les appliquer aux innovations de la 5G.

Etant donné qu’il s’agit d’une nouvelle technologie en cours de développement, l’évaluation des risques est conditionnée par l’acquisition des données techniques sur les différentes technologies déployées. Ainsi, l’Anses souligne la nécessité d’obtenir le maximum d’informations de la part des industriels impliqués afin d’estimer au mieux les scénarios d’exposition et d’anticiper les éventuels risques pour les populations. »

La signification des sigles des instances qui ont accepté cette mascarade et réussi l’exploit de faire un rapport en deux mois durant l’été : IGAS : Inspection générale interministérielle du secteur social. CGEDD : Le conseil général de l’Environnement et du Développement durable. CGE conseil général de l’économie et IGF : Inspection générale des Finances.

Le rapport de ces organisations est publié le 14 septembre et s’intitule : « Déploiement de la 5G en France et dans le monde : aspects techniques et sanitaires »

« La mission conjointe (IGAS, CGEDD, CGE et IGF) vient de rendre son rapport sur les enjeux techniques et sanitaires du déploiement de la 5G en France et dans le monde. Le rapport, après avoir rappelé les principales caractéristiques de la 5G, dernière-née des générations de téléphonie mobile, évalue la position de la France au regard du déploiement de cette technologie en passant en revue 26 pays. Il examine les dispositifs réglementaires, de concertation et d’information en la matière, et passe en revue le sujet de l’exposition aux ondes électromagnétiques et notamment de sa possible évolution dans le cadre du déploiement de la 5G. Il traite enfin de l’analyse comparée des études produites par les agences sanitaires quant aux effets de la 5G sur la santé. A la lumière de ces constats, le rapport formule sept recommandations visant à améliorer l’information, renforcer la recherche et adapter les modalités de surveillance… 

Les signataires du rapport ouvrent un peu le parapluie :

« Quelques agences (Allemagne, Pays-Bas, Suisse …) considèrent néanmoins que la technologie 5G diffère suffisamment des technologies précédentes pour qu’il soit nécessaire, s’agissant des fréquences autour des 26 GHz, d’aller au-delà des études réalisées sur les générations précédentes. En toute hypothèse, la plupart des agences assortissent leurs conclusions de recommandations en termes de recherche et d’information.

Compte tenu du temps très contraint accordé à la mission, celle-ci s’est limitée à des recommandations d’ordre général dans les domaines de l’information et de la prévention, de la recherche et de la surveillance de l’exposition :

® Renforcer les messages à l’intention du grand public, notamment des jeunes, sur le bon usage des terminaux et en mesurer les effets ;

® Harmoniser le contenu des sites Internet gouvernementaux sur « exposition aux radiofréquences et santé » ;

® Rendre publics les documents contributifs aux travaux des comités de dialogue et de concertation de l’ANSES et de l’ANFR ;

® Organiser une consultation formalisée à la suite de la publication des travaux de l’ANSES sur les effets sanitaires associés au déploiement de la 5G ;

® Conforter les moyens d’évaluation et de recherche de l’ANSES sur les effets sanitaires des ondes électromagnétiques, notamment sur les bandes de fréquence autour des 26 GHz et les protocoles de mesure de l’exposition ;

® Effectuer des mesures de champ électromagnétique avant/après l’installation d’antennes déployant la technologie 5G sur un nombre significatif de sites représentatifs ;

® Étudier l’intérêt et les modalités du développement d’un appareil de mesure individuel susceptible d’identifier le niveau d’exposition global par individu. »

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