La Métropole de Lyon prépare la future gestion en régie du service de l’eau

Publié le 30 octobre 2020

Encore un grand service public de l’eau qui va revenir en gestion directe après une très longue période de délégation à la Compagnie Générale des Eaux-CGE, période qui avait débuté en 1853, c’était la première concession à une entreprise privée d’un service communal de l’eau. La CGE a changé plusieurs fois de nom, Vivendi puis Veolia et devrait prendre en main la société concurrente Suez-Lyonnaise des Eaux, ayant récupéré les actions d’Engie dans Suez.

La Métropole de Lyon est maintenant l’autorité organisatrice des services de l’eau et de l’assainissement. L’assainissement est en régie directe mais l’eau est en délégation de service public à une entreprise privée dédiée « société Eau du Grand Lyon » filiale à 100 % de Veolia Eau. La liste EELV menée par Bruno Bernard avait promis de mettre un terme à cette délégation qui se termine le 31 décembre 2022.

La reprise d’un service public de cette importance demande un travail important et précis notamment pour reprendre le personnel  d’Eau du Grand Lyon (280 salariés), récupérer l’ensemble des biens de retour gratuitement ou à la valeur nette comptable s’ils ne sont pas complètement amortis notamment toutes les infrastructures de production, d’adduction et de distribution dans un bon état de fonctionnement et surtout les sommes que la société privée à mis en provisions pour les gros entretiens et réparations. Le chiffre d’affaire d’Eau du Grand Lyon est d’environ 140 M€ en 2019. La Métropole a intérêt à se faire aider par des spécialistes indépendants des grands groupes pour gérer cette fin de délégation et bien préparer le retour en régie directe. La Métropole mettra en place une tarification sociale de l’eau, elle envisage notamment de rendre gratuit les premiers m3 d’eau consommés par les usagers. Elle devrait prendre contact avec la régie de la métropole grenobloise à ce sujet car il n’est pas toujours possible d’isoler la consommation de chaque usager quand il est logé dans un immeuble collectif qui n’a qu’un compteur général du service de l’eau. La méthode grenobloise permet de faire une tarification sociale effective à environ 10 000 ménages lorsque la facture d’eau estimée théoriquement dépasse les 3% du revenu du ménage, grâce à un contrat avec la CAF. Cela permet d’atteindre tous les usagers qu’ils soient ou non abonnés directs du service, à condition qu’ils soient connus de la CAF, ce qui couvre la grande majorité des ménages aux faibles revenus, mais malheureusement pas la totalité ; il faudrait alors voir avec l’administration fiscale s’il n’y pas une possibilité de pouvoir couvrir l’ensemble des ménages.

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