C’est ce que prévoit l’étude, présentée par l’Association des Maires de France (AMF) et la Banque des Territoires (qui dépend de la Caisse des dépôts) qui estiment que la reprise de l’investissement n’est pas certaine face à la crise qui a vu une diminution des recettes et l’explosion des dépenses nouvelles subies par le bloc communal.
Si les communes et les intercommunalités sont entrées dans la crise en assez bonne santé financière, elles vont être confrontées à de nombreuses incertitudes dans les années à venir.
Si les communes et les intercommunalités sont entrées dans la crise en assez bonne santé financière, elles vont être confrontées à de nombreuses incertitudes dans les années à venir.
Les pertes de recettes et l’augmentation des dépenses sont évaluées à 8 milliards d’euros sur 3 ans.
Mais l’étude prévoit que l’année 2022 sera la plus difficile car « un certain nombre d’investissement qui n’ont pu être mis en œuvre en 2020 à cause de la crise sanitaire, le seront finalement en 2021, ce qui atténuera la situation. Mais, en 2022, ce ne sera pas le cas et cette année-là sera la plus difficile ».
Voici la conclusion de l’étude :
« Le bloc communal va être confronté à de nombreuses incertitudes sur les prochaines années, même s’il est entré dans la crise en bonne santé financière (taux d’épargne brute élevé, niveau d’endettement très inférieur aux seuils critiques, dépenses de fonctionnement contenues…).
Néanmoins l’analyse globale ne doit pas masquer la très grande hétérogénéité des situations : les collectivités qui connaissaient des difficultés à la suite de fragilités structurelles (territoires en mutation, centres-bourgs en déclin…) risquent d’être particulièrement affectées par les effets de la crise ; les collectivités dépendant fortement de l’économie touristique et résidentielle sont atteintes à des degrés divers ; les collectivités dont le tissu économique est composé d’établissements travaillant dans des secteurs d’activité dévastés vont devoir faire face à des vagues de faillites et de licenciements économiques…
La crise sanitaire se traduit dans un premier temps par une crise des recettes pour le bloc communal :
- réduction des recettes fiscales dès 2020 (plus sensible pour les EPCI que pour les communes) ;
- réduction des recettes tarifaires et des recettes domaniales et patrimoniales des collectivités (que devrait atténuer la clause de sauvegarde mise en place par l’État) ;
- incertitude sur les possibilités de maintien des mécanismes de solidarité financière entre les différentes strates de collectivités : transferts des EPCI vers les communes et des Régions et Départements vers le bloc communal.
Mais la crise a aussi un effet sur l’augmentation des dépenses du bloc communal : explosion de nouvelles dépenses de nature sociale, financement du soutien à l’économie locale et participation au plan de relance, effets des mesures sanitaires sur le coût des services et les marchés de travaux…
La diminution des recettes et l’augmentation des dépenses vont nécessairement se traduire sur les niveaux d’épargne des communes et intercommunalités. La relance du pays dépend fortement de la capacité du bloc communal à reprendre rapidement une trajectoire d’investissement, alors que sa capacité d’autofinancement va être impactée par la crise. La reprise des investissements locaux passe aussi par la possibilité pour les collectivités d’augmenter de façon sécurisée leurs encours de dette, en bénéficiant de conditions financières attractives. »
Mots-clefs : collectivités, FInances, investissements