Il n’aura pas fallu plus de trois mois pour que le nouveau gestionnaire du GHM, Doctegestio, mette en place ses modes de gestion habituels pour rentabiliser son investissement. En effet il n’est pas venu là pour faire du service d’intérêt général, mais pour faire du fric. Et pour faire vite des économies sur le fonctionnement, il faut faire pression sur le personnel, ce qui devient intolérable à tel point que plusieurs démissions sont intervenues, qu’un préavis de grève illimitée a été déposé ainsi qu’un dépôt de plainte pour entrave au fonctionnement du Comité Social et Environnemental. M. Bensaïd le patron de Doctegestio a déclaré qu’il avait prévu de résorber rapidement le déficit annuel de 3 M€ et qu’il avait déjà atteint 2,3 M€ d’économies : on mesure la violence de cette gestion.
Une manifestation a eu lieu le 18 janvier pour protester contre ces méthodes inadmissibles et soutenir les actions à venir.
En plus de la mobilisation des salariés du GHM, deux actions sont proposées pour essayer de contrer cette vente et retrouver une gestion au service des usagers et non par un affairiste qui étend dangereusement ses tentacules dans de nombreux domaines que ce soit dans l’immobilier ou dans le soin.
- Première action : obtenir que la vente des murs du GHM ne soit pas faite à Icade (qui dépend de la Caisse des dépôts et consignations) qui a passé un deal avec Doctegestio pour acheter les murs pour 50 M€ aux propriétaires actuels : AESIO-ADREA et les mutuelles de la SCIMI (Société Civile Immobilière des Mutuelles de l’Isère). La Métropole en accord avec Grenoble a décidé de préempter l’immeuble. Si l’achat peut se faire à un prix raisonnable, les vendeurs, AESIO-ADREA ne pourront pas dissoudre la SCIMI et faire main basse sur les 19 M€ prélevés depuis plus de 15 ans sur les loyers payés par le GHM et stockés dans les fonds propres de la SCIMI. Ces 19 M€ doivent revenir au GHM et non enrichir des mutuelles qui ont mis moins de 1 M€ dans la création de la SCIMI.
- Deuxième action : le collectif de défense de la clinique mutualiste va déposer sous peu un recours contre la vente du GHM estimant que de nombreuses irrégularités ont été commises.
La pétition pour protester contre cette vente au secteur lucratif a dépassé les 16 000 signatures. Voir ici la mise au point de celui qui l’a initiée.
Voir aussi le blog de Michel Abhervé du 14 janvier 2021 sur le site d’Alternatives Economiques qui dénonce les fausses mutuelles et la sortie du GHM de l’économie sociale et solidaire :
« Pour la reprise de la Mut’ à Grenoble le groupe privé Doctegestio doit faire face à un quatrième front
Selon Place Gre’net, dans son article Grenoble : la vente du GHM contestée devant les tribunaux les représentants des salariés et des usagers opposés à la reprise du GHM par le groupe privé se préparent cette fois à contester la cession de l’activité « Après le transfert par Aesio-Adrea et la Mutuelle française de l’Isère de la responsabilité du GHM à deux pseudo-mutuelles totalement contrôlées par Doctegestio, société à but lucratif, le GHM n’appartient plus à l’économie sociale et solidaire »
Dans sa proposition le groupe avait mentionné la participation de deux mutuelles, Doctocare et les Mutuelles de France du Var. Doctocare n’a rien d’une mutuelle, c’est simplement la marque du groupe Doctegestio pour la santé, qui disparait d’ailleurs en janvier 2021 avec le changement de nom de celui-ci (voir ici).
Quant aux Mutuelles de France du Var, on ne comprend pas bien ce qu’elles viennent faire en Isère. Et on ne comprend pas davantage quel rôle y joue Bernard Bensaïd. Il semble qu’il y ait confusion, volontaire, entre la reprise des activités d’une mutuelle, que le groupe a pratiqué à plusieurs reprises, et reprise d’une mutuelle, au sens juridique du terme, dont on ne voit pas comment elle est juridiquement possible en demeurant mutuelle, adhérente à la FNMF.Peut-être une nouvelle illustration de l’usage hors des règles du terme mutuelle (lire ici) »
Mots-clefs : FInances, métropole, Mobilisations, santé
